Vague d'agressions contre des femmes âgées à Istanbul
Le 28 novembre 2012, Turfanda Asik, 87 ans, a été attaquée à son domicile et battue par un individu non-identifié qui l’a laissée pour morte, rapporte IHD, qui précise qu’aucun bien n’a été dérobé. La vieille femme souffre de fractures au visage et a perdu l’usage d’un oeil.
Un mois plus tard, Marissa Küçük, 84 ans, a été retrouvée morte dans sa maison. Elle avait été déshabillée, battue et blessée à plusieurs reprises avec un objet coupant par son agresseur, qui là encore n’avait rien volé, indique l’association.
Le 22 janvier 2013, Sultan Aykar, 80 ans, a été attaquée alors qu’elle rentrait chez elle par un individu portant une cagoule, qui l’a frappée au visage. L’assaillant aurait toutefois ôté sa cagoule au moment de prendre la fuite et des témoins décrivent un homme âgé de 30 à 35 ans, dont la police a ensuite dressé un portrait-robot, selon IHD.
Deux autres cas, une tentative supposée d'enlèvement le 6 janvier et une agression le 23 janvier, à l'heure même où des représentants d'IHD avaient un entretien avec les responsables du commissariat du quartier, sont également évoqués.
«Le caractère systématique de ces attaques, les similarités du modus operandi et le fait qu’au moment même de notre visite au commissariat une autre femme arménienne a été agressée, ne laissent pas place au doute sur le fait qu’il s’agisse d’une campagne raciste», commente IHD.
Coïncidence
Des membres du parti Liberté et solidarité (ODP) ont protesté, le 26 janvier, contre la violence faite aux femmes arméniennes à Istanbul. Le secrétaire provincial du parti a rappelé qu’il y a six ans, le rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink, a été abattu au pied de son immeuble, dans Samatya. Quelques jours plutôt, le 19 janvier 2013, une cérémonie commémorative avait marqué le jour anniversaire de cet assassinat.
La communauté arménienne de Turquie compte entre 60.000 et 80.000 membres, vivant pour la plupart à Istanbul. Les Arméniens de l’empire ottoman, dont la Turquie est l’héritière, ont été les victimes entre 1915 et 1917 du premier génocide du XXe siècle. Un crime contre l'humanité que l'Etat turc refuse toujours de reconnaître.
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