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Typhon Haiyan : reportage sur la -difficile- route de Tacloban

DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE | Cinq jours après le passage du typhon Haiyan sur les Philppines, l'accès à Tacloban, l'une des plus touchées, est toujours très difficile. Anne Lamotte est sur place pour France Info. Elle a réussi à rejoindre cette ville mais le chemin a été compliqué, voire dangereux, notamment à cause des rebelles. Elle raconte la panique qui commence à s'installer, et les gens qu'elle rencontre, ont de plus en plus faim.
Article rédigé par Anne Lamotte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Edgar Su Reuters)

Comme si le vent soufflait
encore. Cinq jours après le passage du super-typhon Haiyan sur les Philippines, les images qui parviennent des zones touchées montrent
des scènes de désolation. L'accès des secours à Tacloban est difficile. Anne Lamotte, l'envoyée spéciale de France Info se
trouve sur l'île de Leyle, l'une des plus ravagées. "C'est une grande
vallée dévastée que l'on voit
", raconte-t-elle ce mercredi, "les
arbres, les bananiers, les bambous sont penchés comme si le typhon frappait
encore. Ils sont restés figés dans cette position, couchés. Les champs de
cannes à sucre sont aplatis"
. Seuls les palmiers "restent debouts ".

A VOIR ►►► Philippines :
le super-typhon Haiyan en photos

Sur la route de Tacloban,
Anne Lamotte a aperçu "une succession de petits villages sans
dessus-dessous. Un enchevêtrement de tôles et de troncs d'arbres où les maisons
et les cabanes sont partiellement ou totalement détruites
".

"Jamais je n'ai été
aussi terrifié mais je suis en vie alors je me considère chanceux" (Phil,
un survivant rencontré par France Info)

Et puis au milieu des ruines, des hommes
et des femmes tentent de survivre : "Un homme cloue une petite
planche en bois sur son toit. On voit des femmes laver des vêtements dans les
rivières et les étendre partout : sur les rochers, les parpaings ou sur
des fils entre les cabanes
". L'envoyée spéciale de France Info a pu parler à Phil, un jeune homme qui
explique qu'il avait encore de la nourriture pour un mois mais après "plus
rien
". Il confie : "Jamais je n'ai été aussi terrifié mais je
suis en vie alors je me considère chanceux
". L'ONU compte pour l'instant
670.000 déplacés et a lancé un appel aux dons de 225 millions d'euros. Une autre forme d'aides s'est également mise en place sur Internet.

A LIRE ►►► Internet mobilisé
pour les victimes du typhon Haiyan

"Nous avons préféré
faire demi-tour"

L'accès à Tacloban est difficile
et depuis peu, dangereux. "Nous étions partis depuis trois heures quand
nous avons dû faire demi-tour tout à coup
", raconte Anne Lamotte, "ce
sont les voitures qui venaient en sens inverse qui nous ont prévenu
". Prévenu
qu'une fusillade avait eu lieu "un petit peu plus loin sur cette route ".

Dans la panique, les gens affirment que cette fusillade a opposé
le NPA, le "New people army" composé de rebelles, et l'armée. "Nous avons donc préféré faire demi-tour. Nous sommes
bloqués pour l'instant sur cette route. Nous devrions pouvoir emprunter un
autre itinéraire beaucoup plus long mais peut-être plus sûr
", confie-t-elle vers 5h30. Finalement, elle reprendra la route, ce n'était pas une fusillade : "L es rebelles ont attaqué un entrepot de riz ", lui ont expliqué les policiers. "La faim ici, tout le monde en parle" . Vers 6h30, heure française, elle est arrivée à Tacloban, soit 5 heures pour faire 90 kilomètres.

ECOUTER ►►►Reportage à Ormoc,
ville dévastée

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