Un an après le massacre de Tikrit, le seul rescapé raconte
Ali Hussein Khadim est un miraculé. Ce jeune père de deux enfants qu’il pensait ne plus revoir, veut que son histoire incroyable traverse les frontières, que soit raconté le destin de ces centaines de soldats chiites exécutés par les djihadistes après la prise de Tikrit le 12 juin 2014. Une vidéo tournée par l’organisation terroriste le jour du massacre a été mise en ligne et Ali s’est reconnu au milieu des cadavres.
"C'est moi, là, au milieu, les mains attachés derrière le dos. Tout est allé très vite. Ils nous ont alignés les uns à côté des autres et ils ont commencé à tirer. J'ai entendu passer la balle mais je ne sais pas où elle a fini sa course. J'avais peur qu'ils reviennent pour me finir. Puis j'ai très vite été recouvert par d'autres corps."
Tombé dans une fosse commune près du Tigre, le fleuve Ali va faire le mort au milieu des cadavres pendant plusieurs heures. Avant d'être sauvé par des Irakiens sunnites, qui sont devenus ses amis, et qui l'ont conduit jusqu’à Erbil dans le Kurdistan Irakien.
Seul témoin oculaire de ce massacre, Ali a reçu récemment une proposition d’asile aux Etats-Unis, offre qu’il a dû refuser à contre-cœur et pour deux raisons : il ne veut pas abandonner son père et ses frères qui dépendent matériellement de lui. Et il espère participer à la reconquête de la ville de Mossoul toujours entre les mains des djihadistes.
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