Un charnier découvert en Centrafrique, sur les hauteurs de Bangui
Les corps ont été découverts mardi soir sur les premières collines
de Bangui. Un charnier situé dans un ravin avec une trentaine de corps. C'est
ce qu'affirment à France Info et Libération plusieurs sources diplomatiques, militaires et humanitaires
concordantes.
"On a découvert trente
cadavres éparpillés sur un rayon de 200 mètres. Des corps étaient ligotés, d'autres
mutilés. La découverte de ces corps a été faite grâce aux odeurs nauséabondes
de ces corps en état de décomposition ", a expliqué à France Info Ghislain
Gresenguet, procureur de la République à Bangui.
Selon l'une de ces sources, les victimes ont sans doute été
tuées à l'arme blanche. Selon les premières indications, leur exécution
daterait d'entre trois et cinq jours. Les circonstances de la tuerie ne sont
pas encore connues. Inconnus également, l'identité et l'appartenance
communautaire des victimes. Selon le procureur, "les premières impressions laissent à penser que les victimes ont été tuées à un autre endroit puis déposées ici ".
Une équipe de la Croix-Rouge s'est rendue sur les lieux,
situés non loin du camp de Roux près du lieu de résidence du président Michel
Djotodia. C'est également là que sont cantonnés des éléments de l'ex-milice Séléka.
Le procureur de Bangui a ouvert une enquête. Des investigations sont également
en cours sur un deuxième site suspecté d'accueillir une autre fosse commune.
Une quarantaine de civils tués depuis mercredi
L'annonce de la découverte de ce charnier intervient alors que la Centrafrique connait une nouvelle flambée de violences depuis mercredi. Des violences qui ont fait une quarantaine de morts parmi les civils. C'est ce qu'indique le Comité international de la Croix-Rouge. Par ailleurs, les premiers soins ont été apportés à une soixantaine de blessés.
L'armée française a, quant à elle, sécurisé deux quartiers de la capitale. "Le but est de dissuader ", a expliqué l'un des patrons de l'opération Sangaris, le lieutenant-colonel Sébastien Pelissier. "Ce déploiement appuyé " est une opération "ponctuelle " qui mobilise environ 600 hommes, selon l'officier, avec une "concentration des efforts sur les quartiers qui ont subi le plus de violences ces derniers jours ".
Mercredi, des tirs d'origine inconnue ont semé la panique dans Bangui obligeant les forces françaises à sécuriser l'aéroport. Selon des habitants, les tirs venaient d'une attaque de miliciens anti-balaka (milices chrétiennes d'auto-défense) contre des membres du contingent tchadiens des forces africaines. Cinq soldats tchadiens ont été tués dans des affrontements.
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