Une fusillade dans un restaurant huppé de Kaboul fait 21 morts
Vendredi soir, peu après 19 heures, un kamikaze s'est fait
exploser devant les portes blindées de " La Taverne du Liban ", des trois restaurants libanais de la ville. Profitant de la confusion provoquée
par la puissante détonation, qui a résonné dans tout le centre-ville de Kaboul,
deux autres assaillants armés ont réussi à s'introduire dans le restaurant et
ont ouvert le feu sur les clients, avant d'être eux-mêmes abattus par les
forces spéciales afghanes.
Le restaurant, dont on peut encore consulter les critiques
sur les sites de tourisme, est situé dans le quartier de Wazir Akbar Khan, un
quartier ultrasécurisé où sont implantées plusieurs ambassades. Il était
régulièrement fréquenté par la communauté expatriée. Les dispositifs de
sécurité du restaurant, qui disposait d'une porte blindée et d'un portique de
sécurité comme dans plusieurs autres restaurants de la capitale, n'ont pu empêcher
les assaillants de pénétrer dans le restaurant. Seuls quelques membres du personnel
ont réussi à s'enfuir par la porte arrière ou le toit. Revenu identifier les
corps avec la police après la fusillade, Atiqullah, un chef rescapé du
restaurant, a décrit une scène d'horreur : " Il y avait du sang
partout, sur les tables et les chaises ". La scène a été filmée par les caméras d'Al Jazeera.
L'ONU et le FMI perdent des hommes
Quatre membres de la mission des Nations unies en
Afghanistan (Unama) ont été tués dans l'attaque, ainsi que le représentant du
Fonds monétaire international (FMI) basé à Kaboul. Deux Canadiens et deux
Britanniques font également partie des tués. La communauté internationale a
condamné unanimement cette attaque.
Les talibans lancent régulièrement des attaques à Kaboul, en
particulier contre les symboles du pouvoir, mais beaucoup plus rarement contre
des endroits publics fréquentés par des civils occidentaux. Leur porte-parole a
affirmé que l'attaque contre "La Taverne du Liban" était destinée à
"venger " la mort de civils afghans en représailles d'un raid aérien
ayant coûté la vie à huit civils cette semaine dans la province de Parwan.
Les violences persistantes, résultant d'une succession d'opérations militaires meutrières des forces afghanes et de l'Otan, et d'attaques talibanes, suscitent l'inquiétude alors que les forces étrangères doivent se retirer du pays avant la fin de l'année.
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