Une journaliste française "assassinée" en Centrafrique, selon l'Elysée
Camille Lepage, photographe et journaliste a été "assassinée " en Centrafrique, a annoncé l'Elysée ce mardi. "La dépouille mortelle de Mme Lepage a été trouvée lors d'une patrouille de la force Sangaris, à l'occasion d'un contrôle effectué sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar " (Ouest), indique la présidence française.
Selon le père Jean Marius Zoumaldé, directeur de Radio Siriri, à Bouar, Camille Lepage se trouvait dans une zone qui a été le théâtre de violents affrontements entre militants de la Séléka et anti-balaka. Il raconte que "ce sont les anti-balaka qui ont récupéré son corps pour le sortir sur la grand-route ".
"C'était une enfant qui était très forte et elle a donné beaucoup d'elle-même" (Maryvonne, la mère de Camille Lepage)
Tombée dans un "guet-apens"
François Hollande a tout d'abord assuré que "tous les moyens nécessaires seraient mis en oeuvre pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers de notre compatriote ". Le chef de l'Etat s'est ensuite plus longuement exprimé en expliquant que la journaliste était "sans doute tombée dans un guet-apens ".
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a également fait part de sa "très vive émotion ". Depuis les Etats-Unis, où il est en déplacement, il a déclaré : "Il ne saurait y avoir d'impunité pour ceux qui, à travers les journalistes, s'en prennent à la liberté fondamentale d'informer et d'être informé ".
Reporters sans frontières (RSF), s'est dit "profondément choqués de cette tragique disparition ". Dans un tweet, le directeur France de l'ONG Human Rights Watch a salué la mémoire de "la journaliste qui est restée le plus en Centrafrique depuis le début de la crise ". Pour Virginie Terrasse, cofondatrice de Hans Lucas, Camille Lepage "est quelqu'un qui venait de l'écrit avant de faire de la photo. Ce n'était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu'elle faisait ".
Camille Lepage était une jeune photographe de 26 ans, originaire d'Angers. Depuis 2012, elle vivait au Sud Soudan. Son travail a été publié dans le New York Times , le International Herald Tribune , Le Monde , The Guardian , Libération , entre autres. Elle avait été finaliste de La bourse du talent, en 2013, avec son reportage "La guerre étouffée".
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