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Une ONG propose d'ajouter un émoji "règles" pour "briser le tabou des menstruations"

L'organisation d'aide à l'enfance Plan International veut introduire un émoji représentant le sang des règles, afin de déculpabiliser les femmes.

Article rédigé par franceinfo
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Les émoji "règles" soumis au vote par Plan International. (PLAN INTERNATIONAL / FRANCEINFO)

"Il existe 1 088 émojis, dont une licorne et un caca qui sourit, mais pas d'émoji 'règles'", regrette l'association d'aide à l'enfance Plan international, qui propose donc d'y remédier. A l'occasion de la journée de l'hygiène menstruelle, dimanche 28 mai, l'ONG a lancé une campagne pour "briser le tabou" des règles, en soumettant au vote du public cinq émojis représentant les règles. Sur le site britannique de l'association, les internautes peuvent donc choisir entre une serviette hygiènique tachée de sang, un utérus, une culotte avec une goutte de sang, un calendrier ou une goutte de sang expressive, souriante ou grimaçante.

Celui qui remportera le plus de votes sera proposé au Consortium Unicode (en anglais), une organisation à but non-lucratif, qui choisit et standardise les émoticônes, afin qu'ils puissent être lus et envoyés avec tous les appareils. Unicode 8.0 a intégré la licorne et le visage pensif, et Unicode 9.0 les émojis bacon et avocat. L'émoji règles pourrait apparaître dans la liste Unicode 10.0, mi-2017. A la publication de cet article, le scrutin est serré, mais la culotte est en tête.

Lorsqu'il s'agit d'hygiène menstruelle, c'est à croire que notre société est coincée dans les années 1950.

Caitlin Feiguiredo, ambassadrice de Plan International

dans "The Guardian"

Dans une tribune publiée par le Guardian (anglais), mardi, Caitlin Figueiredo, ambassadrice de la branche australienne de Plan International justifie le projet. "En ce moment-même, 800 millions de personnes ont leurs règles (...), pourtant, il demeure une étrange croyance selon laquelle il s'agit d'un problème de femmes dégoûtant", détaille-t-elle. Plan International montre par exemple qu'au Royaume-Uni, presque "sept femmes sur dix sont gênées de parler de leurs règles avec leurs collègues masculins".

Dans certains pays, où tampons, serviettes hygiéniques et autres produits d'hygiène féminine peuvent manquer, "des filles manquent l'école ou s'exposent à de mauvais traitement à cause de ce processus biologique qu'elles ne peuvent pas contrôler". "Même en Occident", poursuit-elle, les femmes, à cause de leurs règles subissent des remarques sexistes et des blagues sur le syndrome prémenstruel. "Cette campagne vise à détruire les stigmates des menstruations, briser le silence et la honte qui entourent les règles."

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