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Une semaine après l'attentat meurtrier de Marrakech, les autorités marocaines n'ont procédé à aucune arrestation

"L'enquête se déroule de manière scientifique et avec toutes les garanties juridiques mais personne n'a encore été arrêté", a dit jeudi à l'AFP un responsable judiciaire proche de l'enquête, démentant une information d'une radio française.En revanche, plusieurs personnes ont été auditionnées puis relaxées après l'attentat qui a fait 16 morts.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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L'intérieur du restaurant Argana à Marrackech, détruit par un attentat le 28 avril 2011 (AFP - CHAFIK)

"L'enquête se déroule de manière scientifique et avec toutes les garanties juridiques mais personne n'a encore été arrêté", a dit jeudi à l'AFP un responsable judiciaire proche de l'enquête, démentant une information d'une radio française.

En revanche, plusieurs personnes ont été auditionnées puis relaxées après l'attentat qui a fait 16 morts.

Aucune précision n'a été donnée sur le nombre de personnes concernées, ni sur la date à laquelle elles ont été entendues.

Mercredi, la France affirmait disposer d'informations selon lesquelles deux éventuels suspects auraient été identifiés au Maroc. Le pays a payé le plus lourd tribut dans cet attentat, qui a tué 8 de ses ressortissants.

Selon le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, qui s'exprimait mercredi devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, "pour l'instant l'enquête se poursuit. Nous avons des enquêteurs venus en soutien des enquêteurs marocains. D'après les informations que j'ai, ça avance bien. On semble avoir identifié deux suspects possibles".

Les autorités marocaines n'ont depuis ni confirmé, ni démenti cette information.

Mais selon une source proche de l'enquête, un homme connu des services marocains, présenté comme ayant des liens avec l'organisation terroriste Aqmi, aurait été identifié par des témoins à qui un portrait-robot a été présenté.

Cet homme a été interpellé à Madrid en 2007 et condamné à 3 ans de prison au Maroc pour "préparation d'actes terroristes". Il a été récemment libéré mais est recherché par la police, soupçonné d'avoir tué un Marocain et blessé un touriste français dans un café touristique à Tanger, mi-avril.

Cependant, une source policière interrogée par l'AFP a estimé que cette piste était "peu probable", estimant que l'agresseur du café de Tanger "ne correspond pas au profil".

"Le suspect de Tanger avait des problèmes psychologiques, était très excité, criait Allah Akbar et était habillé à l'afghane. Il est resté un bon moment au café après son crime, puis s'est enfui", a indiqué cette source. "Celui de Marrakech devait être quelqu'un de beaucoup plus calme", a-t-elle précisé.

Interrogées, les autorités marocaines n'ont pas fait de commentaire sur cet homme.

Elles ont décidé de ne pas communiquer "pour l'efficacité de l'enquête", a dit à l'AFP le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Khalid Naciri. "Une enquête de cette envergure ne se déroule pas à ciel ouvert", a-t-il déclaré jeudi.

Mais lundi encore, M. Naciri avait dit que les autorités étaient "toujours sur la piste Al-Qaïda".

"Il n'y a pas eu de revendication pour l'instant", a rappelé M. Juppé mercredi.
Le ministre des Affaires étrangères a également indiqué qu'il ne "pense pas" que les Français aient été spécifiquement visés dans cet attentat.

"En général ces mouvements terroristes cherchent à déstabiliser l'économie du pays et l'économie du pays (le Maroc, ndlr) vit du tourisme en grande partie", a-t-il relevé.

Une bombe commandée à distance a soufflé le 28 avril un café, l'Argana, sur la place Jamâa El-Fna, haut lieu du tourisme à Marrakech, faisant 16 morts et 21 blessés.

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