Un rescapé du Bataclan présent sur les lieux de l'attaque de Manhattan : "Ça ravive des choses"
Un rescapé des attentats du Bataclan a assisté, mardi, à l'attaque de New York qui a fait huit morts. Il raconte pour franceinfo le traumatisme réveillé : "Toute ma vie, quand j'entendrai une explosion ou un coup de feu, je pense que ça ravivera la chose."
Présent au Bataclan à Paris lors des attentats du 13 novembre 2015, un Français de 41 ans, Frédéric, s'est retrouvé mardi 31 octobre sur les lieux de l'attaque qui a fait huit morts à New-York.
"J'avais décidé d'aller faire un petit tour à vélo dans le sud de Manhattan", raconte le Parisien, en vacances pour quelques jours dans la ville. Il était sur la piste cyclable qui longe l'Hudson River, à proximité d'un policier, lorsqu'il a compris que quelque chose était en train de se passer.
"Les flics étaient complètement paniqués"
Le Français raconte : "D'un seul coup, on entendait dans les talkies-walkies 'watch out ! Gunshot, gunshot [coups de feu] !' Il m'a dit 'pars sur la gauche, ne viens pas avec moi'. J'ai vu qu'il y avait un cadavre sous un tissu blanc, je les ai vus tous en panique, c'est ça qui était impressionnant. Les flics étaient complètement paniqués. Les gens commençaient à rentrer dans les immeubles, des mères commençaient à pleurer, elles ne savaient plus où elles étaient. Quand j'ai dit au policier 'c'est pas juste un gunshot ou un règlement de compte, il y a quelque chose de plus...', il m'a regardé et je lui ai dit 'j'espère que ce n'est pas ce que je pense'."
Ce à quoi pense Frédéric, c'est au Bataclan. Le 13 novembre 2015, il était dans la fosse, au concert des Eagles of Death Metal. "Forcément, ça ravive des choses, même si ça fait deux ans et qu'on a fait un bon bout de chemin depuis. Mais ce qu'on a vécu là-bas, c'était encore autre chose. Toute ma vie, quand j'entendrai une explosion ou un coup de feu, je pense que ça ravivera la chose".
On apprend à vivre avec, c'est le propre des traumatismes
Frédéric, rescapé du Bataclan et témoin de l'attaque de New-Yorkà franceinfo
Depuis un peu plus de 24 heures, Frédéric rassure sa famille, restée à Paris. "Déjà la probabilité de se retrouver au Bataclan ce soir-là était minime, et là je viens à New-York, premier jour où je me dis 'tiens je vais faire le sud de Manhattan en vélo', je tombe là-dessus... La vie est bizarre !"
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