Conflit entre Airbus et Boeing : les Etats-Unis imposent de nouveaux droits de douane sur des produits français et allemands
Des pièces détachées aéronautiques, vins non pétillants et cognacs se verront appliquer des droits de douane plus élevés pour traverser l'Atlantique.
Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 30 décembre, qu'ils allaient imposer des droits de douane supplémentaires sur des produits français et allemands, en représailles à ceux imposés par l'Union européenne, qu'ils jugent excessifs et injustes. Des pièces détachées aéronautiques, vins non pétillants et cognacs se verront appliquer des droits de douane plus élevés pour traverser l'Atlantique. Le bureau du représentant américain au Commerce n'a pas précisé le montant de ces surtaxes, ni leur date d'entrée en vigueur.
Cette nouvelle offensive commerciale s'inscrit dans le cadre du litige sur les subventions versées aux avionneurs Airbus et Boeing. En octobre, l'UE a elle aussi été autorisée par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à prélever des droits de douane supplémentaires sur des produits américains. Mais Washington estime avoir été pénalisé par le mode de calcul choisi, qui a, selon l'administration de Donald Trump, conduit à un montant trop élevé de droits de douane prélevés sur des produits américains.
La commission europénne "regrette" cette décision
Bruxelles "regrette" la décision américaine d'imposer des droits de douane supplémentaires. "Cette action américaine unilatérale perturbe les négociations en cours entre la Commission et le représentant américain au Commerce pour trouver un règlement dans le long conflit entre [Boeing et Airbus]", a critiqué, jeudi, la Commission européenne. De son côté, l'avionneur européen Airbus a jugé ces nouvelles taxes "contre-productive[s]" pour l'industrie américaine, qui témoigne d'une volonté d'"escalade" à laquelle l'Europe doit réagir.
La filière française des vins et spiritueux s'estime quant à elle "sacrifiée pour un différend sur l'aéronautique", a dénoncé jeudi la Fédération d'exportateurs FEVS. "Il n'y a plus d'échappatoire, c'est toute la filière issue des vignobles qui est impactée", a regretté César Giron, président de la Fédération, auprès de l'AFP, exprimant sa "colère" et sa "consternation".
Ces taxes américaines s'ajouteront à celles déjà imposées depuis 2019 sur des importations européennes comme le vin, le fromage, l'huile d'olive ou le whisky, ainsi que sur les avions Airbus. Washington y avait été autorisé par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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