"Nous n'allons pas nous arrêter", préviennent des lycéens américains, mobilisés contre les armes à feu
Des milliers de lycéens ont manifesté vendredi aux États-Unis contre les armes à feu, marquant aussi le 19e anniversaire de la tuerie de Columbine, qui avait fait 13 morts dans une école du Colorado.
Face à l’inaction du Congrès américain dans le débat sur les armes à feu, des lycéens et des étudiants ont à nouveau manifesté, vendredi 20 avril, afin de faire bouger la législation. À New York, un des rassemblements a montré que le mouvement, qui ne s'essouffle pas, pourrait peser sur les élections de mi-mandat, en novembre.
Le 19e anniversaire de la tuerie de Columbine
Scott distribue des pancartes aux adolescents, assis autour de la fontaine du Washington Square Park, en plein cœur de Manhattan. "Là, vous avez le nom de chaque élève tué depuis Columbine. Tous ceux dont j’ai connaissance. Chaque élève, chaque enseignant. Il y en a 162", explique-t-il en évoquant la fusillade dans une école de Columbine le 20 avril 1999, dans l'État du Colorado. Il montre aussi les images de l’arme avec laquelle ces personnes ont été tuées, du pistolet au fusil semi-automatique.
Scott fait partie des quelques adultes présents au rassemblement. La plupart des parents se tiennent en retrait, un peu comme des spectateurs. Parmi eux, Michael qui vient de Seattle passer quelques jours à New York avec sa fille, pour son inscription à l’université. "Nous n’avons pas été à la hauteur de nos responsabilités et c’est une honte. Je pense que c’est à cause des politiques et de notre génération", déclare ce père de famille, qui compte aujourd'hui sur les plus jeunes pour faire avancer la législation.
J’espère que cette génération-là sera capable d’apporter les changements dont nous avons besoin.
Michael, un parent présent au rassemblement de New Yorkà franceinfo
Après la grande marche anti-arme qui avait fait converger des centaines de milliers de jeunes vers Washington le 24 mars dernier, c’est désormais l’avenir du mouvement qui est en jeu face au risque d’essoufflement. Mais les jeunes réunis à New York sont confiants, à l’image de Dakota, une élève de 15 ans. "Nous sommes les premiers à vraiment dire ce que nous pensons. Nous faisons passer le mot et attirons l’attention, et les politiques vont réaliser qu’ils doivent faire quelque chose", prévient l'adolescente. C’est grâce aux réseaux sociaux que la mobilisation peut continuer, estime pour sa part George, 18 ans. "On peut poster des photos de ce rassemblement, rappeler ce qu’on a été capables de faire", souligne ce jeune homme, convaincu que le mouvement va continuer. "Nous n’allons pas nous arrêter", affirme-t-il.
La suite se jouera avant tout dans les urnes, juge Sarah. Cette étudiante se mobilise pour que les lycéens se tiennent prêts à voter, dès qu'ils en auront l'âge.
Nous sommes là pour être sûrs que ces jeunes sachent que leur voix peut être entendue, et que s’ils enregistrent sur les listes électorales, ils peuvent la faire entendre au niveau du gouvernement.
Sarah, étudianteà franceinfo
Les élections de mi-mandat en novembre auront valeur de test. Les "midterms", pour renouveler la composition de la Chambre des représentants et une partie du Sénat, intéressent généralement assez peu les Américains les plus jeunes, mais cette année, la contestation anti-armes et anti-Trump, pourrait bien changer la donne.
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