Cuba : d'un Castro l'autre
Au lendemain de la désignation de Raul Castro à la tête de Cuba, la garde rapprochée présente autour du nouveau président, ou les intentions prêtées à ce dernier, laissent à croire que le vent du changement n'est pas encore prêt de souffler sur l'île.
Fraîchement élu pour cinq ans par la nouvelle Assemblée après 19 mois d'intérim, Raul Castro a immédiatement placé son mandat sous l'autorité de Fidel, lui conférant par exemple un droit de regard, voire de veto, sur tous les rouages du pays. Pour les questions de défense, de diplomatie ou d'économie, les décisions majeures seront prises après "consultation" du lider maximo.
Toute aussi explicite, la promotion comme numéro deux de José Ramon Machado, vielle figure de l'orthodoxie marxiste et tenant de la ligne "dure", renforce ce sentiment de continuité. Et les généraux sont désormais au nombre de six sur les 21 membres que compte le Bureau politique du parti communiste, qui dirige le pays.
La nomination de Machado, 78 ans et l'un des derniers "Commandants de la révolution", comme vice-président peut également être considérée comme un coup dur pour la "nouvelle génération". Carlos Lage, âgé de 56 ans, était jusque-là donné favori.
Au rayon des innovations, Raul Castro a seulement évoqué des "changements structurels" mais "dans le socialisme", comme la levée de certaines "interdictions" pesant sur l'économie, où une réévaluation "prudente" du peso. De son côté, la secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Condoleeza Rice, a appelé la Havane à entamer un "processus de changement démocratique pacifique". Une déclaration rapidement qualifiée d' "injurieuse" et "interventionniste" par le nouveau président.
Matteu Maestracci avec agences
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