Cuba signe deux accords sur les droits de l'Homme
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Felipe Pérez Roque, a annoncé, peu après un entretien à New York avec le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, qu'il venait de signer le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international sur les droits politiques et civiques. Cette signature "formalise et réaffirme l'engagement de Cuba en faveur des droits protégés par ces deux instruments, que mon pays a respectés systématiquement depuis l'époque de la révolution cubaine en 1959", a-t-il affirmé sans sourciller lors d'une conférence de presse.
"En ce qui concerne la portée et le champ d'application de plusieurs éléments contenus dans ces instruments, Cuba formulera les réserves et interprétations qu'il juge pertinentes", a ajouté M. Pérez Roque, sans préciser quelles seraient ces réserves. "Cuba n'a jamais agi et n'agira jamais sous la pression", a ajouté le ministre.
Felipe Pérez Roque en a profité pour demander une nouvelle fois la levée de l'embargo économique imposé à son pays par les Etats-Unis depuis 1962, tout en soulignant que Cuba n'accepterait pas que Washington y mette des conditions. Toujours sans sourciller, le ministre cubain des Affaires étrangères a ajouté que "l'embargo et la politique d'hostilité et d'agression de Washington contre Cuba constituent le plus sérieux obstacle à la jouissance par le peuple cubain des droits protégés par les pactes".
Dès l'annonce de la signature des deux documents, l'opposition cubaine a réclamé le pluralisme politique et la fin du "harcèlement". Les dissidents les plus radicaux ont dénoncé une "farce", tandis que les plus modérés ont émis l'espoir que se concrétise la liberté d'expression, de réunion et d'association prévues dans les conventions.
Plus tôt dans la journée, le président américain George W. Bush avait refusé tout dialogue avec le nouveau président cubain Raul Castro, un "tyran" qui, selon lui, en tirerait une preuve de légitimité. "Cela confèrerait une haute stature à ceux qui oppriment les droits de l'Homme et la dignité humaine" a ajouté George W. Bush.
Selon plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, environ 240 prisonniers politiques sont toujours détenus dans les prisons cubaines.
Anne Jocteur Monrozier
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