DSK/Etats-Unis : les spécificités de la justice américaine
Dominique Strauss-Kahn risque vingt ans de prison. Le patron du FMI expérimente dans des circonstances dramatiques pour son image politique la procédure judiciaire américaine. Laquelle peut se révéler encore "plus violente pour une personnalité que pour un quidam", soulignait ce matin sur France Info la candidate à la primaire d'Europe Ecologie Les Verts, Eva Joly.
Contrairement à notre système inquisitoire, dans le système américain, accusatoire, le procureur réunit les éléments à charge. Le procureur rassemble les preuves pour démontrer l'éventuelle culpabilité du suspect. A la défense de prouver l'innocence de son client. "Ils ne connaissent pas les circonstances atténuantes. Si vous choisissez de plaider non coupable et que vous êtes condamné, vous prenez le maximum de la peine", précise Eva Joly.
A 16 heures 30, heure française, Dominique Strauss-Kahn sera présenté à un juge qui décidera de le placer en détention provisoire ou plus vraisemblablement de le remettre en liberté moyennant une forte caution, qu'il récupérera s'il répond aux convocations judiciaires. Ses avocats ont annoncé que DSK plaiderait non-coupable. Il ne reconnaît donc pas l'accusation portée contre lui.
S'il décidait de finalement plaider coupable, il n'y aurait pas de procès mais un accord entre accusation et défense sur une peine allégée. En cas de procès, il y aurait alors confrontation des deux dossiers, du procureur et de la défense devant un jury populaire. Le système américain cumule les peines, ce qui explique que le risque est très élevé pour DSK.
Seules 10% des affaires criminelles à New York aboutissent à un procès,
selon l'association des avocats new-yorkais.
Caroline Caldier, avec agences
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