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Environnement: Trump et le lobby pétrolier veulent défaire la politique d'Obama

Barak Obama a interdit le 20 décembre tout nouveau forage pétrolier et gazier dans les eaux américaines. Pour sanctuariser durablement l’Arctique, le président américain s'appuie sur une loi de 1953. Mais les lobbys pétroliers et climatosceptiques qui s’apprêtent à investir la Maison Blanche avec Donald Trump feront tout pour défaire les mesures environnementales prises ces huit dernières années.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A un mois de la fin de son Mandat, Barak Obama interdit les forages pétroliers dans l'Arctique. (SAUL LOEB / AFP)

Contre l'avis unanime des scientifiques reconnus, Donald Trump n’a cessé de remettre en question la responsabilité de l’homme dans le changement climatique. Le nouveau président américain veut relancer l’industrie du Charbon, réduire le budget de l’Agence américaine de protection de l’environnement et relancer le projet d’oléoduc Keystone XL, qui doit relier le Canada au Golfe du Mexique. Il s’est engagé à défaire les réglementations environnementales du gouvernement Obama, notamment celle qui interdit les forages dans les eaux américaines. Il a nommé pour cela dans son futur gouvernement plusieurs climatosceptiques notoires.
 
Scott Pruitt, ministre de la Justice de l’Oklahoma, devrait être nommé à la tête de l’Agence américaine pour l’Environnement l’EPA. Ce Monsieur ne croit pas au changement climatique. Il faut dire que c’est le bras armé des compagnies pétrolières depuis plusieurs années. Son Etat, l’Oklahoma, tire près de 50% des ses richesses de l’exploitation pétrolière et il s’est fait réélire en 2013 avec l’argent des compagnies pétrolières.
 
Le lobby pétrolier est de retour
Ce juriste a déjà obtenu la suspension, par la cour suprême, du Clean Power Act (loi pour l’énergie propre) qui prévoyait une réduction de 32% d’ici 2030 des émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon américaines.

Cette  première «victoire» est le résultat d’une procédure de justice intentée par 27 Etats américains tenus par les républicains et des industriels qui demandent l’arrêt pur et simple de ce plan climat.
Ils estiment que l’agence fédérale de l’environnement chargée de veiller à l’application du plan outrepasse ses droits dans des affaires relevant, selon eux, de la seule responsabilité des Etats.
 

«Criminels du climat»
Myron Ebell se revendique comme un opposant de longue date à toute politique de lutte contre le réchauffement climatique. Lors de la COP21, son portrait figurait en bonne place parmi les «7 criminels du climat» qui veulent «détruire notre avenir».
 
Pour Myron Ebell, l’adhésion du président des Etats-Unis à l’accord de Paris sur le climat signé par 190 pays «est une usurpation inconstitutionnelle de l’autorité du Sénat américain».
Connu pour ses sorties tout en finesse, il s'est moqué du pape François et de son encyclique sur le climat «scientifiquement mal informée, économiquement analphabète, intellectuellement incohérente et moralement obtue».
 
Et ce n'est pas fini, c’est tout un gouvernement issu de l’industrie pétrolière qui s’apprête à reprendre le pouvoir. Le PDG d'Exxon Mobil, Rex Tillerson, sera le futur secrétaire d’Etat chargé de la politique étrangère américaine.
Pour être juste, il est vrai que la finance est également bien représentée avec pas moins de trois postes clés revenant à des cadres de Goldman Sachs.

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