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Etats-Unis : ce que l'on sait de la tuerie qui a fait 10 morts dans un lycée du Texas

Dix personnes ont été tuées et dix autres blessées, dans la fusillade survenue dans un lycée de Santa Fe au Texas, a rapporté le gouverneur de l'Etat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le lycée de Santa Fe, au Texas (Etats-Unis), cible d'une fusillade le 18 mai 2018. (BOB LEVEY / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les Etats-Unis meurtris par une nouvelle fusillade. Un élève de 17 ans a ouvert le feu dans son lycée de Santa Fe, au sud-est de Houston (Texas), dans la matinée du vendredi 18 mai"C'est avec tristesse que je peux confirmer que 10 personnes ont été tuées et que 10 ont été blessées", a déclaré Greg Abbott, gouverneur du Texas, lors d'une conférence de presse. Le tireur a été arrêté.

Que s'est-il passé ?

"Un incident s'est produit ce matin dans un lycée, impliquant un tireur", a indiqué le district scolaire de Santa Fe sur sa page Facebook vendredi matin. Un confinement a été rapidement mis en place après le signalement des tirs. Selon le shérif du comté de Harris, Ed Gonzalez, l'attaque était terminée à son arrivée sur place avec les forces de l'ordre à 7h55 (15h55 en France).

Le tireur était vétu d'un long manteau noir cachant un fusil et un revolver quand il est entré dans une salle de classe. "C'était plutôt calme pendant quelques secondes et puis on a entendu quelqu'un tirer 'pow, pow, pow'. Et tout le monde a paniqué", a raconté à l'AFP Hunter Mead, 14 ans. 

"Mon ami s'est fait tirer dessus", a raconté en pleurs Dakota Schrader, une autre élève. "J'ai entendu 'boum, boum, boum', j'ai couru aussi vite que j'ai pu jusqu'à la forêt et je me suis cachée pour appeler ma mère", a ajouté la jeune fille. "Je ne devrais pas subir ça. C'est mon école, c'est ma vie de tous les jours. J'ai peur d'y retourner".

Richard Allen, un parent d'élève, a raconté à cette chaîne être arrivé sur place peu après le début de la fusillade et avoir vu plusieurs personnes être emmenées en ambulance. "Mon fils a dit que quelqu'un était entré dans la salle des cours d'arts et avait commencé à tirer sur beaucoup d'élèves", a-t-il dit.

Sur les images de télévision, des élèves sont en file indienne, certains en train d'être évacués vers un gymnase à l'écart, où leurs parents pouvaient venir les récupérer. Le campus de cet établissement scolaire comprend, comme la plupart des lycées américains, un grand parking bordant des bâtiments et un terrain de base-ball et de football américain.

Que sait-on du tireur ?

Le tireur est un élève de cet établissement. Dimitrios Pagourtzis, 17 ans, a été arrête et placé en garde à vue, puis présenté à la justice vendredi soir. Il a notamment été inculpé pour meurtres, un crime passible de la peine de mort au Texas.

Selon le gouverneur du Texas, des informations trouvées "dans ses journaux sur son ordinateur et son téléphone" montrent qu'il avait planifié son geste, et prévoyait de se suicider. Selon les autorités, il avait récemment publié une photo sur sa page Facebook d'un t-shirt noir barré des mots "Né pour tuer". Mais le gouverneur a estimé que les signaux qui auraient pu avertir d'un passage à l'acte étaient "soit non-existants, soit très imperceptibles".

On ne connaît pas les raisons de son acte. Certains de ses camarades ont évoqué un adolescent calme, qui restait dans son coin et avait peu d'amis. Un lycéen a indiqué à une chaîne de télévision locale que l'adolescent, joueur de l'équipe B de football américain, était victime de harcèlement: "Les entraîneurs le harcelaient et l'insultaient".

Il a laissé des explosifs dans une maison et un véhicule, a indiqué le gouverneur du Texas dans une conférence de presse. "L'une des raisons pour lesquelles nous sommes préoccupés par les explosifs est le fait que nous en avons détectés différents types", a-t-il expliqué, évoquant notamment un cocktail Molotov.

Greg Abbott a ajouté que les armes utilisées étaient un fusil à pompe et un revolver. "Selon mes informations, le tireur a récupéré ces deux armes auprès de son père (...) son père possédait ces armes légalement. Je ne sais pas si le père était au courant que son fils avait récupéré ces armes", a-t-il détaillé.

La police a interpellé une deuxième personne, dont l'interrogatoire est en cours.

Qui sont les victimes ?

"On me dit que la majorité [des victimes] sont probablement des étudiants", a affirmé le shérif. Des membres du personnel font également partie des victimes à déplorer. Selon plusieurs médias américains dont la chaîne CNN, le tireur a expliqué à un enquêteur qu'il avait épargné les personnes qu'il appréciait, pour qu'elles racontent son histoire.

L'hôpital universitaire du Texas (UMTB) a indiqué, sur Twitter, avoir reçu deux adultes et un jeune de 16 ans blessé à une jambe. De son côté, Ed Gonzalez a précisé qu'un policier avait été blessé, mais que "l'ampleur de ses blessures n'était pas connue à ce stade".

Le gouverneur du Texas a annoncé que le drapeau texan serait mis en berne dans cet Etat américain en hommage aux victimes de la fusillade. La Maison Blanche, elle, a demandé que tous les drapeaux soient mis en berne sur les bâtiments fédéraux jusqu'au 22 mai.

Comment Donald Trump a-t-il réagi ?

Le président américain a rapidement tweeté : "Fusillade dans une école au Texas. Les premières informations montrent qu'on peut s'attendre à de mauvaises nouvelles".

Puis, en préalable d'un discours sur la réforme pénitentiaire, depuis à la Maison Blanche, il a dénoncé "une attaque horrible". "Cela dure depuis trop longtemps dans notre pays" a-t-il affirmé. Il a assuré que son administration était déterminée à faire "tout ce qui est en son pouvoir" pour protéger les étudiants et s'assurer que "ceux qui représentent une menace pour eux-mêmes et pour les autres" ne puissent détenir d'armes. "Très triste journée, très très triste", a-t-il ajouté.

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