Etats-Unis : un homme armé et menaçant arrêté près du domicile d'un juge de la Cour suprême
L'homme voulait tuer le juge conservateur Brett Kavanaugh pour l'empêcher de se prononcer en faveur d'une extension du droit de porter une arme.
L'arrestation d'un homme armé et menaçant près du domicile d'un juge conservateur de la Cour suprême des Etats-Unis a encore fait monter la tension mercredi 8 juin autour de la haute juridiction, qui s'apprête à rendre des décisions explosives sur l'avortement et les armes à feu. L'individu été interpellé en pleine nuit, à Chevy Chase, une banlieue cossue du nord de Washington, près du domicile du juge Brett Kavanaugh, et placé en détention.
"L'homme était armé et avait proféré des menaces contre le magistrat", a déclaré la porte-parole de la Cour Patricia McCabe dans un court communiqué. Agé d'une vingtaine d'années, il a déclaré aux enquêteurs être en colère contre la Cour suprême à cause d'un projet d'arrêt sur l'avortement et d'une fusillade meurtrière dans une école du Texas. Convaincu que le juge Kavanaugh soutient une extension du droit au port d'armes, il a expliqué avoir "voulu donner un sens à sa vie" en le tuant.
Joe Biden condamne
La Cour suprême est au coeur d'une tempête politique depuis la fuite, début mai, d'un projet d'arrêt laissant entendre qu'elle est prête à enterrer sa décision historique de 1973 "Roe v. Wade" dans laquelle elle a reconnu le droit des femmes à avorter. Peu après cette révélation, une barrière de sécurité a été érigée autour du bâtiment de marbre blanc qui abrite ses travaux sur la colline du Capitole, où des manifestants se sont régulièrement rassemblés ces dernières semaines. Un petit cortège avait également défilé en mai entre les maisons de Brett Kavanaugh et du chef de la Cour John Roberts, une démarche alors critiquée par la Maison Blanche pour qui les juges "devaient pouvoir faire leur travail sans crainte pour leur sécurité personnelle".
La Cour suprême doit aussi se prononcer sur un autre sujet clivant : le port d'armes. Appelée à se prononcer sur une loi centenaire de New York, elle pourrait affirmer que les Américains disposent d'un droit à porter une arme à feu en dehors de leur domicile et ainsi compliquer les efforts des Etats qui tentent de limiter leur circulation dans les espaces publics.
Par la voix de sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, le président américain Joe Biden a "condamné avec force les actions" de cet individu armé. Les "menaces de violence" et les "tentatives d'intimidation contre des juges n'ont pas de place dans notre société", a-t-elle ajouté.
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