Cet article date de plus de treize ans.

Florence Cassez devra purger sa peine au Mexique

Condamnée à 60 ans de prison pour des faits de complicité d'enlèvement qu'elle nie, Florence Cassez doit rester au Mexique pour purger sa peine. L’annonce a été faite par le Président mexicain Felipe Calderon en personne. Une fin de non recevoir à la demande de Nicolas Sarkozy qui était intervenu en mars dernier auprès de son homologue pour tenter d'obtenir le transfèrement de Florence Cassez en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

"Personne n'est au-dessus de la loi au Mexique (...) Le cas de Florence Cassez ne peut être une exception", a déclaré hier Felipe Calderon lors d'une conférence de presse retransmise à la radio et la télévision. Florence Cassez devra donc "purger sa peine au Mexique", a-t-il indiqué, rejetant la demande de transfèrement exprimée par la France.

Nicolas Sarkozy avait en effet évoqué le dossier de Florence Cassez avec son homologue lors de sa visite d'Etat au Mexique en mars dernier (voir article associé). Les deux présidents avaient alors confié à une commission de juristes de leurs deux pays l'étude de la possibilité pour la Française d'accomplir sa peine en France, dans le cadre d'un traité international.

La partie mexicaine a donc tranché, mais seule. "La partie mexicaine a décidé unilatéralement de mettre un terme aux travaux du groupe de travail composé de juristes français et mexicains", souligne le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La France exprime sa "profonde déception" devant ce rejet "unilatéral" par Mexico, indique-t-il.

Les autorités mexicaines semblaient pourtant être prêtes a étudier la possibilité d'un tel transfèrement prévu aux dispositions de la Convention de Strasbourg, qui prévoit précisément le transfert des détenus dans leur pays d'origine (voir article associé). Mais cette éventualité a suscité de vives protestations dans la presse mexicaine notamment. Les affaires d'enlèvement sont en effet un sujet très sensible au Mexique, où 8.000 personnes en sont victimes chaque année.

A deux semaines des législatives du 5 juillet pour lesquelles, selon les sondages, son parti est menacé par l'opposition, Felipe Calderon "a fait une déclaration de campagne électorale ", a commenté pour l'AFP un expert en sécurité publique, sous couvert de l'anonymat. Déclaration dans laquelle le président mexicain "brandit le thème de la sécurité et de la lutte contre le crime", ajoute-t-il.

Mais la France n'a pas l'intention d'abandonner Florence Cassez à son sort. L'objectif reste d'obtenir son transfert en France a rappelé Luc Chatel ce matin sur France info.

Par ailleurs, les avocats de Florence Cassez ont encore des recours possibles à leur disposition. Ainsi, Maître Franck Berthon a annoncé sur France Info son intention de saisir la Cour suprême mexicaine.

Accusée de participation à des enlèvements en compagnie de son
compagnon mexicain de l'époque, Israel Vallarta, présenté comme le chef d'une bande de ravisseurs, Florence Cassez avait été arrêtée en 2005 au Mexique lors d'un raid policier sur un ranch où trois personnes, dont une fille de huit ans, étaient retenues en otage. Initialement condamnée à 96 ans de prison, avant qu'une cour d'appel ne réduise la durée de sa peine à 60 ans de réclusion, la Française, aujourd'hui âgée de 34 ans, a toujours clamé son innocence (voir article associé).

Cécile Mimaut, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.