Fusillade à Las Vegas : Donald Trump "appelle à l'unité et le reste du temps il appelle au clivage"
La chercheuse associée à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, Marie-Cécile Naves, est frappée par le discours de Donald Trump, après la fusillade à Las Vegas, qui "appelle à l'unité et qui chaque jour creuse les clivages sociaux, raciaux, de genre. On n'y croit pas quand il dit cela".
La compassion affichée par Donald Trump lors de son intervention, lundi 2 octobre, après la fusillade à Las Vegas sonne "très creux", a réagi lundi soir sur franceinfo Marie-Cécile Naves, chercheuse associée à l’IRIS, l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques.
Dans un "discours très préparé", Donald Trump a beaucoup parlé "de Dieu, de bien, de mal", souligne la chercheuse qui reste frappée par un président américain qui "appelle à l'unité, et qui chaque jour creuse les clivages sociaux, raciaux, de genre. On n'y croit pas quand il dit cela. Il appuie sur pause. Il appelle à l'unité, et le reste du temps il appelle au clivage."
"Il y a un très grand malaise dans la classe politique"
Marie-Cécile Naves regrette également que Donald Trump "ne parle pas de la question du port d'armes, ne parle pas du terrorisme, alors que c'est objectivement un acte de terrorisme. Un homme qui tire dans la foule, c'est un acte politique." Cette absence de référence à la question des armes "prouve qu'il y a un très grand malaise dans la classe politique", affirme la chercheuse de l'IRIS.
"On se demande ce qu'il faut pour engager une véritable volonté bipartisane sur ce sujet", s'interroge-t-elle, tout en rappelant que "la NRA (National Rifle Association), le lobby des armes, finance allègrement les deux partis et essentiellement le parti républicain." S'engager dans ce débat du contrôle des ports d'armes, "avec un congrès à majorité républicaine, c'est inimaginable dans les années à venir", affirme la chercheuse.
La problématique du deuxième amendement de la Constitution américaine, "qui garantit la liberté de port d'armes", participe également, selon elle, au malaise de la classe politique, "même s'il y a des restrictions dans certains Etats." Marie-Cécile Naves reconnait que, "même si on limitait les ventes dans les armureries, le gros problème, c'est le marché de l'occasion. Avec 300 millions d'armes à feu aux Etats-Unis, c'est très difficile à contrôler."
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