Grippe aviaire : ce que l'on sait du premier cas grave détecté chez l'homme aux Etats-Unis

Le patient, âgé de 65 ans et hospitalisé "dans un état critique", est le 61e cas humain de grippe aviaire détecté depuis avril dans le pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Un homme surveille son troupeau de dindes gardé à l'abri pour éviter l'exposition à la grippe aviaire, à Townsend, dans le Delaware, aux Etats-Unis, le 14 novembre 2022. (NATHAN HOWARD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Le sexagénaire se trouve hospitalisé dans un état critique. Un premier cas grave de contamination humaine au virus H5N1 a été détecté aux Etats-Unis, ont annoncé, mercredi 18 décembre, les autorités américaines. Alors que le virus a déjà causé, selon l'Organisation mondiale de la santé animale, la mort de 300 millions d'oiseaux à travers le monde depuis octobre 2021, franceinfo fait le point sur la situation sanitaire outre-Atlantique.

Le patient, âgé de 65 ans, est hospitalisé en Louisiane

Le patient est hospitalisé en Louisiane. Agé de plus de 65 ans et souffrant d'autres pathologies, l'homme est dans "un état critique" et "souffre d'une sévère affection respiratoire", ont détaillé à l'AFP les autorités de santé de l'Etat.

Il s'agit du 61e cas humain de grippe aviaire détecté depuis avril aux Etats-Unis, dont 34 rien qu'en Californie, ont précisé les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un communiqué. Les autres personnes infectées présentaient des symptômes légers.

Des cas graves de grippe aviaire chez l'homme ont déjà été détectés dans d'autres pays, rappellent les autorités sanitaires américaines. Au Canada, un adolescent a notamment été hospitalisé en novembre en Colombie-Britannique). Le jeune garçon présentait un syndrome de détresse respiratoire aiguë, a précisé la médecin en chef, rapporte Radio-Canada.

L'homme était en contact avec des oiseaux malades

D'après les CDC, le patient de Louisiane a été en contact avec des oiseaux malades et morts dans une basse-cour. "Il ne s’agit pas de volailles commerciales et il n’y a pas eu d’exposition à des vaches laitières ou à leurs produits dérivés", a précisé Demetre Daskalakis, directeur du centre national pour l’immunisation et les maladies respiratoires du CDC, cité par la chaîne américaine CNN.

Un séquençage génomique a montré que la version du virus H5N1 l'ayant infecté était du même type que celui ayant contaminé des personnes dans l'Etat de Washington et au Canada, ainsi que des oiseaux sauvages et des volailles aux Etats-Unis. Elle est en revanche différente de celle détectée chez les bovins, d'autres volailles et pour des cas humains bénins.

Le ministère de la Santé a précisé mener une enquête et surveiller les contacts du patient pour repérer toute éventuelle exposition, tout en proposant des tests et des médicaments antiviraux, ajoute la chaîne NBC News.

Une épizootie en cours aux Etats-Unis

Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis font face à une épizootie (l'équivalent d'une épidémie chez les animaux) de grippe aviaire. Plusieurs éléments laissent penser que cette maladie "frappe à notre porte et pourrait déclencher une nouvelle pandémie", a averti le 11 décembre Meg Schaeffer, épidémiologiste à l'institut américain SAS, interrogée par l'AFP.

Le virus de la grippe aviaire circule dans le pays au sein des élevages de volailles et se propage de manière inédite depuis mars parmi les troupeaux de vaches. Face à cette évolution, la Californie a pris des mesures d'urgence afin que les agences gouvernementales aient les coudées franches pour y "pour répondre rapidement", a annoncé mercredi son gouverneur Gavin Newsom.

Les autorités sanitaires américaines ont toutefois assuré mercredi que leur évaluation du risque présenté par la grippe aviaire pour la santé publique n'évoluait pas et demeurait "faible". "Aucune propagation de la grippe aviaire [de sous-type] H5 d'une personne à l'autre n'a été détectée", ont-elles assuré.

Des cas de contamination sans contact avec les animaux

La récente détection de cas chez des personnes n'ayant pas de contact connu avec un animal infecté inquiète cependant les scientifiques. Au moins trois personnes ont ainsi été contaminées ces derniers mois par le virus H5N1 aux Etats-Unis sans que l'on en détermine l'origine. Devant le nombre croissant de mammifères touchés, les experts craignent qu'une forte circulation ne facilite une mutation du virus qui lui permettrait de passer d'un humain à un autre.

Alors que des traces du virus ont été détectées dans le lait cru ou non pasteurisé, le ministère de l'Agriculture américain a dévoilé mercredi un nouveau plan afin de renforcer la surveillance en la matière. En Californie, le lait et la crème non pasteurisée de l'entreprise Raw Farm ont été rappelés et la distribution du produit a été suspendue début décembre, comme l'explique CNN.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.