"J’ai eu dix minutes pour m’échapper" : les habitants de Phoenix, dans l'Oregon, ont tout perdu dans les incendies qui frappent l'Ouest des États-Unis
Dans la ville américaine, située dans le sud de l'Oregon et détruite par les incendies, les décombres s'étalent à perte de vue.
Les incendies font toujours rage sur la côte Ouest des États-Unis. Au total, plus de deux millions d’hectares sont parties en fumée depuis la mi-août de la frontière canadienne à celle du Mexique. Le bilan s'élève à 35 morts et risque encore de s'alourdir.
En bord de route dans le sud de l’Oregon, à quelques kilomètres de Phoenix, la ville meurtrie, des bénévoles distribuent des vêtements, des produits d’hygiènes, des jouets pour les enfants, tout ce qui manque aux évacués partis sans se retourner pour fuir le brasier. Certains craquent, à bout de nerfs. "Quand j’ai vu le feu, je me suis précipité chez moi et j’ai dit aux voisins de faire leurs bagages et de partir", raconte Melissa, 47 ans. Les cendres tombaient partout et j’ai compris que si je retournais dans ma maison, je ne pourrais plus en sortir, poursuit Melissa. Et j’ai tout perdu. J’ai eu dix minutes pour m’échapper. J’ai sauvé mon chat et ma vie."
Je suis dévastée et choquée. Je pleure et la minute d’après, je suis en colère.
Melissa
Tim, 56 ans, est propriétaire d’un restaurant, nous emmène discrètement à Phoenix. La ville de 5 000 habitants est sous cloche, bouclée par la police et normalement interdite d’accès. "J’ai des employés qui ont perdu leur maison à Phoenix, confie Tim. Là-bas, il ne reste rien, c’est une totale dévastation."
Des habitants traumatisés
"Tout ce qui n’était pas en métal a disparu", constate Tim qui montre un centre commercial détruit par les flammes. C’est comme une zone de guerre, il ne reste rien. Regardez le pare-brise de cette voiture a fondu."
Des décombres à perte de vue, la vie s’est arrêtée brutalement, brisée, calcinée. "Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Quand je vois que deux milliards de dollars sont dépensés dans des clips de campagne pour se faire élire alors que les gens ici n’ont même plus une brosse à dent et nulle part où aller... J’aimerais qu’une partie de cet argent profite à ces gens-là. Ils n’ont rien et ont tout perdu. Je m’étrangle, je suis sans voix."
Le traumatisme est collectif dans la région de Phoenix et plus globalement dans cet Etat où 40 000 personnes ont déjà été évacuées. 500 000 autres sont susceptibles de l’être car l’Oregon n’a pas fini de brûler.
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