Irak : un scrutin décisif, dans un pays qui a "profondément changé de visage"
25 millions de citoyens irakiens ont été appelés aux urnes ce samedi 12 mai pour les élections législatives, après quinze ans de guerre, dont trois contre Daech. Les précisions du journaliste Alban Mikoczy.
"Depuis la chute de Saddam Hussein, l'Irak a profondément changé de visage, notamment sur le plan confessionnel", révèle le journaliste Alban Mikoczy sur le plateau de France 2. Avec 39 millions d'Irakiens, le pays est de moins en moins multiconfessionnel : les chiites représentent 74% de la population, les sunnites 16%, et ils sont de moins en moins nombreux. "Les sunnites dirigeaient le pays à l'époque de Saddam Hussein, mais depuis 2003, certains ont fui le pays, d'autres se sont engagés auprès de Daech, beaucoup d'entre eux sont morts", précise le journaliste. Au nord du pays se trouve la minorité kurde (10%), au nord et à l'est de Mossoul. Les chrétiens, quant à eux, sont moins de 1%.
Un scrutin révélateur d'un affrontement géopolitique mondial
L'Irak est aujourd'hui presque plus que jamais le point de rencontre de deux ennemis : l'Iran et les États-Unis. "Le pays occupe une position stratégique, analyse le journaliste. L'alliance chiite entre l'Iran, l'Irak, et la Syrie, qui s'oppose globalement aux États-Unis. Les élections qui viennent seront le moment de cristalliser cela : 25 millions d'électeurs choisiront 329 députés sur 87 listes. La nouveauté, c'est que les chiites, qui vont gagner l'élection, sont très divisés entre deux Premiers ministres : l'actuel Haïder el-Abadi, qui est plutôt soutenu par les Américains, et l'ancien Nouri al-Maliki, qui est lui un proche de l'Iran". Ces élections nationales seront aussi révélatrices d'un affrontement géopolitique mondial. Les premiers résultats seront connus mardi.
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