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Le 15 septembre 1963, quatre fillettes étaient tuées dans un attentat raciste visant une église noire aux États-Unis

Soixante ans après, une cérémonie du souvenir va se dérouler dans l’église. La juge de la Cour Suprême nommée par Joe Biden, Ketanji Brown Jackson, doit y prononcer un discours. Retour sur cette date marquante de l’histoire américaine.
Article rédigé par Sébastien Paour - édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Photo prise par Chris McNair de l'église baptiste de la 16e rue à Birmingham, en Alabama, le 15 septembre 1963 après l'attentat. Sa fille unique, Denise McNair y a été tuée. (CHRIS MCNAIR / ARCHIVE PHOTOS / VIA GETTY)

C'est l'un des crimes racistes les plus célèbres de l'époque des droits civiques aux Etats-Unis, dont Nina Simone a fait une chanson et Spike Lee un documentaire : l’attentat du Ku Klux Klan contre une église de Birmingham, en Alabama, dans le sud esclavagiste du pays, le 15 septembre 1963. Quatre fillettes de 11 et 14 ans furent tuées. Le dernier des auteurs condamnés à la prison à vie est mort en cellule en 2020. 60 ans plus tard, une cérémonie a lieu, vendredi 15 septembre, dans l’église baptiste de la 16e rue. La juge de la Cour Suprême nommée par Joe Biden, Ketanji Brown Jackson, doit y prononcer un discours. 

En 1963, Birmingham est surnommée "Bombingham", tant les attentats à la bombe du Klu Klux Klan y sont fréquents. Les Afro-Américains s'opposent au gouverneur de l'Alabama, George Wallace, qui affiche clairement ses opinions lors de son discours d'investiture, en janvier 1963 : "Je dis ségrégation maintenant, ségrégation demain, ségrégation pour toujours."

 

En mai, le Ku Klux Klan fait exploser un engin chez le frère de Martin Luther King. La répression de la Campagne de la Birmingham menée par les militants des droits civiques conduit alors le président John Fitzgerald Kennedy à prononcer un discours à la télévision en juin 1963 où il appelle les membres du Congrès à faire passer une loi garantissant l'exercice des droits civiques pour tous, quelle que soit sa couleur de peau.

Le 15 septembre, quatre membres du Ku Klux Klan cachent des bâtons de dynamite sous les toilettes des filles de la plus grande église noire de la ville. À 10h22, quatre fillettes de 11 à 14 ans meurent dans l’explosion.

La soeur aînée de Sarah Collins Rudolph fait partie des quatre victimes. Il y a dix ans, elle se souvenait sur la radio publique NPR. "J'étais là, debout, en train de saigner. Quelqu'un est venu me chercher et m'a emmenée dans une ambulance. Je tremble encore. Rien qu'en me regardant dans la glace et en voyant les cicatrices sur mon visage, je m'en souviens tous les jours."

Martin Luther King parlera d'un tournant, lors de son éloge funèbre, prononcé quelques jours plus tard : "Le sang innocent de ces petites filles pourrait bien être une force rédemptrice qui redonne vie à cette ville sombre".

La loi qui met fin à la ségrégation est promulguée dix mois plus tard, le 2 juillet 1964. Le dernier des terroristes, condamnés à la prison à vie au début des années 2000, est mort en cellule en 2020.

En réaction à l'attentat, Nina Simone avait écrit l'une de ses plus célèbres "protest songs", Mississippi Goddam. Une chanson écrite en moins d'une heure. 

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