Amériques : la caravane des migrants frappe à la porte des États-Unis
Après des semaines de la route, plus de 2 500 migrants d'Amérique centrale sont arrivés à Tijuana (Mexique). 6 000 soldats américains empêchent toute incursion aux États-Unis
Une douche qui récompense un très long voyage. Épuisés, blessés parfois, ils sont enfin arrivés tout au nord du Mexique. Mais le plus dur se dresse devant eux : le mur qui les sépare des États-Unis. "J'ai entendu dire que de l'autre côté il y a toute une armée qui nous attend, mais peu importe, là-bas c'est la grande nation. De l'autre côté de ce mur, il y a tous mes rêves", explique un père de famille parti du Honduras il y a cinq semaines en abandonnant femme et enfants. Depuis quelques jours, les premiers bus de la caravane des migrants sont arrivés à Tijuana (Mexique). Environ 2 500 sont accueillis dans un stade municipal par des autorités et des associations mexicaines débordées. Ils ont d'abord fui le chômage. Dans cette caravane, il y a beaucoup de femmes seules avec enfants. Elles sont parties rejoindre un mari et un père qui a déjà réussi à rentrer aux États-Unis. Un espoir qui a fait marcher les plus jeunes.
Ils ont fui le chômage et la violence
Les migrants ont surtout fui la violence. Une maman de 20 ans a fui avec un nourrisson le Guatemala pour une question de survie. C'est au nom de cette violence qu'ils tenteront tous de déposer une demande d'asile pour pouvoir entrer aux États-Unis. Jusqu'ici, seuls 20% des demandes sont acceptées par les autorités américaines et pour tous les recalés, il faudra tenter de passer le mur illégalement. Ce dernier va jusque dans la mer. Il est pourvu de caméras thermiques pour détecter les nageurs dans l'eau. Et derrière, les patrouilles incessantes de la police aux frontières américaine sans compter le soutien de l'armée. Pour tous ceux qui échoueront, le séjour s'éternisera à Tijuana, où certains habitants ne sont pas forcément accueillants. Quelques kilomètres plus loin, la fermeté de Donald Trump prend forme avec les prototypes de son nouveau mur, plus haut et censé être encore plus infranchissable. Une promesse qui devra être financée par la chambre des représentants, désormais aux mains de ses adversaires démocrates.
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