États-Unis : "le business des migrants"
La frontière entre les États-Unis et le Mexique est poreuse. Les Sud-Américains fuient les cartels, mais sont désormais attendus de pied ferme par la police américaine. Et un business s’est développé.
Dans l’Amérique de Donald Trump, c’est un nouveau western qui se joue. Thomas en est une des victimes. À sa cheville, ce Mexicain porte un bracelet électronique. "Quand les gens voient ça, ils croient que je suis un criminel. Mais je ne le suis pas." En effet, Thomas est arrivé du Mexique il y a 26 ans, il a pénétré sur le territoire illégalement et en a payé le prix fort. "J’ai dépensé 8 000 dollars en tout, pour le téléphone, la caution, les frais de justice", confie-t-il.
Son avocat, lui, déplore la politique actuelle du gouvernement. Il dit qu’Obama mettait en prison les sans-papiers délinquants, mais pas les gens honnêtes comme Thomas. Depuis Trump, tout le monde part en prison selon, lui.
L’État soutient les centres pénitentiaires
Car en Amérique du Sud, beaucoup fuient la misère et les cartels. Aux frontières, la police attend avec un rituel bien rodé : prison, contrôle judiciaire, caution et expulsion. Les réfugiés sèment les dollars.
Et à des milliers de kilomètres de là, en Virginie, la société Libre a trouvé le filon : cibler les migrants en prison et se porter comme garant pour les faire sortir. Et une fois dehors, ces migrants portent un bracelet électronique, pour ne pas qu’ils s’enfuient. C’est donc le cas de Thomas, le Mexicain.
Le chiffre d’affaires de la société Libre s’élèverait à 30 millions de dollars.
Le business réalisé sur le dos des migrants est florissant. Deux groupes privés se partagent le marché des prisons privés : GEO Group et Core Civics. Plus la politique vis-à-vis des migrants clandestins est répressive, plus leurs prisons sont occupées, plus leurs bénéfices augmentent. En 2017, GEO et Core Civics, toutes deux cotées en Bourse, affichent des chiffres d'affaires cumulés de quatre milliards de dollars.
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