Mort de Jimmy Carter : d'artisan de la paix avec l'Égypte à critique virulent, la relation compliquée entre l'ancien président américain et Israël
La mort de Jimmy Carter, disparu dimanche 29 décembre à l'âge de 100 ans, suscite des réactions mitigées dans les médias en Israël. L'ancien président américain (1977-1981), médiateur historique lors des accords de paix avec l'Égypte, est ensuite devenu l’un des critiques les plus virulents de la politique israélienne. Le démocrate a même l’un des premiers à avoir utilisé le terme d’apartheid pour qualifier la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupés.
Jimmy Carter reste cependant, et avant tout, le principal architecte des accords de Camp David en 1978, qui avaient ouvert la voie au traité de paix israélo-égyptien, deux pays en conflit depuis des années. Un succès personnel pour le président américain, qui avait personnellement poussé l'Égyptien Anouar al-Sadate et l'Israélien Menahem Begin à faire la paix, contre l'avis de ses propres conseillers qui jugeaient l'entreprise trop risquée et les chances de réussite infimes.
Des critiques contre le traitement fait aux Palestiniens
Avec l’avènement du nouveau millénaire, Jimmy Carter a adopté des positions de plus en plus critiques à l’égard d'Israël, très mal reçues dans l'État hébreu. Il a en particulier dénoncé la colonisation israélienne en Cisjordanie, une politique qui à ses yeux ne pouvait qu’entraver le processus de paix. À plusieurs reprises, il a également mis en garde contre la discrimination à l’égard des Palestiniens.
Son approche par rapport au Hamas a été encore plus controversée. En 2006, il a estimé qu’il fallait donner une chance à l’organisation classée terroriste aux États-Unis. Trois ans plus tard, il s'est rendu dans l'enclave palestinienne, avant d’appeler en 2014 à sa reconnaissance comme acteur politique à part entière. L'ancien président a, dans le même temps, vivement condamné les actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza, accusant son armée de viser délibérément des civils. Jimmy Carter a également critiqué l'utilisation d’armes américaines par Israël.
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