Plus de 38 ans de prison pour Génaro Garcia Luna, l'ancien "superflic" mexicain devenu complice du cartel de Sinaloa

L'ancien chef de la lutte antidrogue au Mexique, Génaro Garcia Luna, a été condamné mercredi 16 octobre par la justice américaine à plus de 38 ans de prison pour trafic de stupéfiants et corruption et pour ses liens avec le puissant cartel de Sinaloa.

Génaro Garcia Luna, arrêté en 2019, avait déjà été jugé coupable en février 2023 et attendait l'énoncé de sa peine. Pendant plus de 10 ans, celui qui incarnait la lutte contre la drogue au sommet du pouvoir avait en réalité prêté main-forte au cartel de Sinaloa, en échange de millions de dollars de pots-de-vin.

Plusieurs milliers de tonnes de cocaïne

Côté face, sous la lumière, il était devenu l'homme indispensable dans la lutte contre les cartels, avec la gloire et les honneurs. Il était celui qui recevait les félicitations du FBI. Côté pile, dans l'ombre, il profitait de son statut de ministre de la Sécurité publique pour accorder des faveurs à ceux qu'il était censé démanteler. De 2001 à 2012, en échange de généreux dessous de table, Génaro Garcia Luna aurait ainsi favorisé le passage de plusieurs milliers de tonnes de cocaïne du Mexique vers les Etats-Unis pour le compte du cartel de Sinaloa.

Personnage brillant, ambitieux mais sans scrupule, on lui doit aussi en 2005 d'avoir mis en scène pour la télévision une fausse opération policière contre un gang de kidnappeurs. La française Florence Cassez fait partie des personnes arrêtées. L'affaire déclenche une crise diplomatique avec Paris. Garcia Luna est alors défendu par le président Felipe Calderon. Pour la sénatrice Julieta Ramirez, les cartels ont tout infiltré, alors la justice devrait frapper au plus haut sommet de l'Etat.

"Bien sûr que Calderon savait. Comment est-ce possible que son chef ne sache pas ? Lui aussi doit payer, lui aussi devrait être en prison."

Juliette Ramirez, sénatrice

à franceinfo

Génaro Garcia Luna, qui a publié deux lettres dans lesquelles il se dit innocent, a refusé de s'exprimer pendant son procès.