Ce qu'il faut retenir de l'interview de Donald Trump sur sa politique internationale
Le président américain a balayé plusieurs sujets internationaux. Il a notamment réaffirmé sa proximité avec Kim Jong-un et souhaité le maintien des sanctions envers la Russie et la Turquie.
Donald Trump a donné à l'agence de presse Reuters une interview très riche sur les sujets de politique internationale, lundi 20 août, dans son bureau de la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis). Rencontre avec Kim Jong-un, tensions avec la Turquie, conflit commercial avec la Chine, politique monétaire de la Fed, enquête russe, le président américain s'est exprimé sur de nombreux sujets. Voici les principales déclarations à retenir de son intervention.
Sur la Corée du Nord : "J'ai de très bonnes relations avec le président Kim"
Donald Trump a jugé "probable" une nouvelle rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. "C'est le plus probable, mais je ne veux pas faire de commentaire", a-t-il dit à Reuters. "Je l'aime bien, il m'aime bien", a ajouté le président américain à propos de Kim Jong-un. Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois lors d'un sommet historique, en juin, à Singapour.
J'ai de très bonnes relations personnelles avec le président Kim, et je pense que c'est ce qui fait tenir les choses.
Donald Trumpà Reuters
Il s'est également vanté d'avoir obtenu davantage de résultats en travaillant "trois mois" sur le dossier nord-coréen que ses prédécesseurs en trente ans. "J'ai stoppé les essais nucléaires [de la Corée du Nord]. J'ai stoppé les essais de missiles", s'est-il félicité. Une version très optimiste des faits, car de nombreux points de l'accord entre les deux dirigeants restent en suspens.
Sur la Chine : des accusations contre ses prédécesseurs
Donald Trump n'attend pas grand-chose des discussions commerciales avec la Chine prévues mercredi et jeudi à Washington. Le président américain a ajouté qu'il ne se fixait pas de limite dans le temps pour sortir du contentieux commercial entre Pékin et Washington. Ces tensions ont émergé après la décision du président américain de prendre des mesures protectionnistes contre Pékin, qu'il accusait de vol de propriétés intellectuelles. Début juillet, il a décidé d'augmenter les droits de douane sur plus de 800 produits importés de Chine vers les Etats-Unis.
Il a par ailleurs accusé ses prédécesseurs de ne pas avoir mené avec succès les négociations entre les deux pays. "Ils [les Chinois] ont traité avec des gens qui, franchement, ne savaient pas ce qu'ils faisaient, ce qui nous a menés dans cette situation", a-t-il déclaré.
Trump a également accusé la Chine, tout comme les pays de la zone euro, de manipuler leurs devises respectives.
Sur la Russie : pas de levée des sanctions
Donald Trump assure qu'à aucun moment Vladimir Poutine ne lui a demandé de lever les sanctions américaines prises contre Moscou, lors de sa rencontre avec son homologue russe, le 16 juillet dernier à Helsinki (Finlande).
Sur la Turquie : "Il n'y aura pas de concessions"
Donald Trump a exclu la moindre concession vis-à-vis d'Ankara en échange de la libération du pasteur américain Andrew Brunson, accusé de terrorisme par la justice turque. Le pasteur Brunson, accusé d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan, a passé plus de vingt mois en détention avant d'être assigné à résidence en juillet dernier en Turquie.
Donald Trump a également confié qu'il pensait avoir un accord avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, quand il est intervenu auprès d'Israël pour obtenir la libération d'une ressortissante turque. "J'ai fait sortir cette personne pour lui. J'attends de lui qu'il laisse cet homme tout à fait innocent et merveilleux, un grand-père et un grand chrétien, sortir de Turquie."
Le président américain ajoute n'être absolument pas préoccupé par les conséquences des droits de douane qu'il a imposés en guise de riposte.
Je pense que ce que fait la Turquie, c'est très triste. Je pense qu'ils font une terrible erreur. Il n'y aura pas de concessions.
Donald Trumpà Reuters
Sur l'enquête pour ingérence russe : des craintes concernant une éventuelle audition
Donald Trump n'a pas voulu dire s'il accepterait ou non d'être interrogé par le procureur spécial Robert Mueller. Ce dernier enquête sur les soupçons d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016 et une possible collusion entre l'équipe de campagne Trump et des responsables russes.
Le président américain a dit être inquiet que toute déclaration qu'il pourrait faire sous serment lors d'une éventuelle audition par le procureur puisse être utilisée pour porter des accusations de parjure contre lui. Il craint que les enquêteurs comparent son potentiel témoignage avec celui des autres personnes interrogées par l'équipe de Mueller, comme l'ancien directeur du FBI James Comey, très critique envers Trump, pour trouver des divergences et les utiliser contre lui.
Si je dis quelque chose et que lui [Comey] dit quelque chose, c'est ma parole contre la sienne, et il est le meilleur ami de Mueller, donc Mueller pourrait dire : 'Bon, je crois Comey', et même si je dis la vérité, ça fait de moi un menteur. Ce n'est pas bien.
Donald Trumpà Reuters
Il a de nouveau refusé de blâmer la Russie pour toute ingérence dans l'élection de 2016, contrairement aux conclusions de ses services de renseignement.
Sur l'Iran : "Je n'ai pas demandé de rencontre"
Le chef de la Maison Blanche assure qu'il n'a "jamais dit" qu'il rencontrerait les dirigeants iraniens. "Si [le président iranien Hassan Rohani] veut que l'on se rencontre, soit. S'il ne veut pas qu'on se voie, je m'en fiche (...). Je n'ai pas demandé de rencontre."
Sur la réserve fédérale : "Je devrais être soutenu par la Fed"
Trump n'est pas "emballé" par la politique de hausse des taux d'intérêt suivie par le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Le président américain juge que la Fed devrait être plus accommodante.
Nous négocions de manière forte et énergique avec d'autres nations. Nous allons en sortir vainqueurs. Mais, pendant cette période, je devrais être soutenu par la Fed. Les autres pays ont une politique monétaire accommodante.
Donald Trumpà Reuters
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