Décret anti-immigration de Donald Trump : "Ce ne sont pas les Etats-Unis qu'on aime et auxquels on croit"
Des milliers d'Américains ont manifesté dans les aéroports du pays samedi, contre le nouveau décret anti-immigration de Donald Trump.
C’est un premier revers pour le président Donald Trump. Un tribunal fédéral a donné gain de cause aux associations qui contestaient le décret qu'il avait signé vendredi 27 janvier. Ce décret interdisait pendant au moins trois mois l'arrivée de ressortissants de sept pays musulmans, et indéfiniment l’arrivée de réfugiés syriens.
>> Quatre questions sur l'"inquiétant" décret de Donald Trump sur l'immigration
Ce décret a eu des conséquences directes, samedi, puisque 170 citoyens de ces pays ont été retenus dans les aéroports, malgré des papiers en règle. Mais ils devaient être libérés dans la soirée. Il s'agit d'une victoire pour les milliers d’Américains qui ont manifesté dans les aéroports du pays pour protester contre ce décret, notamment à JFK, le principal aéroport new-yorkais.
Un effet "boule de neige"
Une dizaine de personnes ont ainsi été interpellées samedi, à leur arrivée à l'aéroport de JFK. Elles arrivaient d'Irak, ou encore du Yémen. Elles avaient pour certaines embarqué avant la signature du décret, vendredi . Des manifestants sont venus les soutenir, scandant "Let them free", "Libérez-les", dans l'aéroport.
"C'est difficile à croire", décrit Camille Meckler, de la coalition New-York Immigration. "Ce ne sont pas les États-Unis qu'on aime, auxquels on croit. Ce n'est pas notre pays."
Elle a bataillé toute la journée avec d’autres associations pour obtenir la libération des voyageurs. Le mouvement a rapidement pris de l'ampleur, au-delà même de ses espérances. "C'est insensé. Cela a commencé avec quatre d'entre nous le matin [...] On a mis des appels sur Facebook, on a commencé à appeler nos organisations, et tout d'un coup, c'est devenu ça", c'est-à-dire une foule, jeune et hétérogène. Ils étaient plusieurs milliers rassemblés devant le terminal 4 de l’aéroport.
Sur les pancartes, on pouvait lire "réfugiés vous êtes les bienvenus", et parmi les manifestants, de nombreux juifs ont voulu montrer leur solidarité avec les musulmans visés par la politique migratoire de Donald Trump, à l'image de ce jeune homme qui explique, "nous savons en tant que juifs, ce que ça fait d’avoir des pays qui vous ferment la porte et on ne veut pas que notre pays se ferme à d’autres."
Presque tout le monde ici est un immigré. Donc le fait qu’un pays d’immigrés ferme la porte à quelqu’un me semble condamnable.
Une manifestante.
Sur les visages, on perçoit une détermination teintée de consternation, et partout, la même volonté de faire changer les choses, comme l'explique ce jeune homme : "Il faut nous mobiliser ! Si ce n’est pas pour les gens de notre pays, au moins pour montrer au reste du monde que nous ne sommes pas d’accord avec ça."
Bien sûr, "il y a eu un nombre incalculable de choses horribles depuis l'élection de Donald Trump", avoue ce manifestant. "Mais d'une certaine manière, ce décret a dépassé une limite, c'est encore plus répréhensible que ce qu'on a vu jusqu'à présent d'après moi. Je ne me suis jamais senti aussi impuissant. Je n’en reviens pas que notre pays fasse ça."
Décret suspendu mais pas annulé
Mais ce pays est aussi régi par un équilibre des pouvoirs, comme l’a démontré la justice américaine. Une juge fédérale a donné en partie raison aux associations qui l’avait saisie dans la matinée.
À New-York, comme dans une dizaine d’autres aéroports du pays où l’on a également manifesté, la nouvelle a été accueillie par des cris de joie. Cette décision ne renverse pas le décret, mais elle doit empêcher l'expulsion des 170 personnes interpellées depuis son application. Il s'agit donc d'un sursis, avant une nouvelle audition le mois prochain.
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