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Des spécialistes de la santé mentale américains assurent que Donald Trump souffre de "narcissisme malfaisant"

Une association de psychothérapeutes américains met en cause la santé mentale de Donald Trump. Elle organise sa première conférence annuelle à l'université de Yale, jeudi.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Donald Trump à la Maison Blanche en avril 2017. (NICHOLAS KAMM / AFP)

Le comportement impulsif et l'extrême pauvreté du vocabulaire de Donald Trump avaient déjà défrayé la chronique, dès les primaires américaines. Certains posent désormais ouvertement la question de la santé mentale du président américain même si l'histoire des États-Unis a déjà vu des présidents pour le moins originaux. Des experts reconnus dans le monde entier se réunissent, jeudi 20 avril, à l'université de Yale, dans le Connecticut (États-Unis), pour débattre de la santé mentale et des compétences du président américain.

L'association de professionnels de santé Duty to Warn ("devoir d'alerte") a mis en ligne une pétition pour réclamer un examen clinique de Donald Trump. Elle a déjà recueilli plus de 41 000 signatures depuis février, dont celles de dizaines de milliers de spécialistes de la santé mentale. Le cas ne fait pas l'unanimité : certains psychothérapeutes, comme le professeur de psychiatrie Allen Frances, estiment que si Trump présente bien plusieurs symptômes, il n'est pas fou pour autant, et que l'affirmer "est une insulte envers les personnes qui soufffrent de maladie mentale."

Ces psychothérapeutes se considèrent comme des lanceurs d'alerte

C'est l'association Duty to Warn qui est à l'initiative de la conférence de Yale. Le président de l'association, le docteur John Gartner, est un psychiatre de l'université Johns-Hopkins de Baltimore. Il se voit comme un lanceur d'alerte : "Si on a le devoir de briser la confidentialité pour protéger une personne, alors que dire quand il s'agit de protéger des millions de personnes de la maladie mentale de Donald Trump ?"

Si on voulait créer un dirigeant qui a le profil psychiatrique le plus dangereux, on ne ferait pas mieux que Donald Trump.

John Gartner, psychiatre américain

à franceinfo

Ces spécialistes comme John Gartner ont étudié le comportement de Donald Trump à distance. Le fait que le président américain soit une personne aussi publiquement exposée et qu'il y ait beaucoup d'informations à son sujet leur a suffit pour certifier que Donald Trump est malade.

Les signes de désordre mental inquiètent

Il aurait tous les symptômes du "narcissisme malfaisant", un syndrome découvert par le psychanalyste Erich Fromm, et qui consiste en un cocktail de narcissisme, de paranoïa et de tendances asociales. Pour John Gartner, mieux vaut que ce genre de malade ne devienne jamais président. "Quand ils cumulent pouvoir et succès, cela ne va pas mieux. C'est même pire, assure-t-il. Ils ont encore plus de démesure, ils sont plus impulsifs, sans retenue. Et les complexes de grandeur et de persécution augmentent". Tous les professionnels qui ont signé cette pétition ne sont pas dans un diagnostic aussi précis mais tous voient les signes d'un désordre mental chez Donald Trump.

Le président de Duty to Warn, lui, s'appuie sur un exemple très concret pour étayer son diagnostic : les frappes en Syrie. "Donald Trump a totalement changé sa politique sur la Syrie en quelques heures, c'est dangereux", explique le docteur Gartner. 

C'est comme si un enfant en colère et dérangé jouait avec l'arme nucléaire.

John Gartner, psychiatre américain

à franceinfo

Ces professionnels de la santé mental estiment qu'il y a une forme d'urgence à destituer le président américain. Notamment en raison du regain de tension entre les Etats-Unis et la Corée du Nord : selon eux, une crise entre Donald Trump et Kim Jong-un, deux dirigeants impulsifs et imprévisibles pourrait mal tourner. Il appellent donc les élus à s'emparer de cette question. "Nous n'avons pas le pouvoir de gouverner donc nous allons continuer à attirer l'attention de ceux qui ont ce pouvoir, indique le docteur Gartner. Nous allons continuer à informer le public quand les décisions de Donald Trump posent des questions de santé mentale. Nous ne pouvons pas laisser croire que c'est normal parce que c'est anormal. Nous devons le dire."

Ces psychiatres et psychologues mettent en avant le 25e amendement (en anglais) de la Constitution : le président peut être remplacé s'il est incapable de remplir les devoirs de sa fonction.

La santé de Donald Trump au menu d'une conférence de spécialistes à Yale aux États-Unis : le reportage de Frédéric Carbonne pour franceinfo.

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