Etats-Unis : un juge annule l'interdiction de l'avortement après six semaines en Géorgie
La décision va relancer le débat sur les limites au droit à l'interruption volontaire de grossesse. Un juge de l'Etat américain de Géorgie a retoqué, lundi 1er octobre, une loi interdisant l'avortement au-delà de six semaines, rétablissant la limite antérieure de viabilité du fœtus, au motif qu'elle violait les droits fondamentaux des femmes. Le droit à l'IVG est au cœur de la campagne électorale américaine.
Le média ProPublica a fait état il y a deux semaines du décès d'une femme de 28 ans dans un hôpital en Géorgie en août 2022, l'imputant à un défaut de soins causé par les lois restrictives sur l'avortement dans cet Etat. La vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris a déploré la mort d'Amber Thurman, incriminant le recul des droits des femmes orchestré par son adversaire républicain Donald Trump.
"Une interdiction arbitraire"
Ce dernier se targue, avec ses nominations de trois juges conservateurs à la Cour suprême des Etats-Unis lorsqu'il était président, d'avoir permis la décision de juin 2022 annulant la garantie fédérale du droit à l'avortement. Par ce revirement d'un demi-siècle de jurisprudence, la Cour suprême américaine a redonné aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine. En Géorgie, le gouverneur républicain Brian Kemp a ainsi pu faire entrer en vigueur en juillet 2022 les dispositions d'une loi de 2019 interdisant sauf rares exceptions l'avortement au-delà de six semaines.
Dans sa décision lundi, le juge Robert McBurney affirme que la Constitution de la Géorgie garantit "le pouvoir pour une femme de contrôler son propre corps", mais que ce pouvoir n'est "pas illimité". Dénonçant "une interdiction arbitraire sur les interruptions de grossesse à six semaines", un seuil où "beaucoup de femmes ignorent complètement être enceintes ou au mieux n'en sont pas sûres", le juge restaure l'autorisation de l'avortement jusqu'à la viabilité du fœtus, soit autour de 20 à 22 semaines.
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