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L'Iran invité en marge du G7 : "Manifestement, il se passe quelque chose d'important", analyse l'ancien ambassadeur de France en Iran

"Le ministre iranien joue gros en venant à Biarritz", estime François Nicoullaud.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un avion transportant le ministre iranien des Affaires étrangères s'est posé le 25 août 2019, à Biarritz, au deuxième jour du sommet du G7. (GEORGES GOBET / AFP)

"Manifestement, il se passe quelque chose d'important. Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères, ne peut pas prendre le risque, sur le plan intérieur iranien, de venir à Biarritz s'il ne revient pas avec quelque chose de significatif", estime dimanche 25 août sur franceinfo François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran. Le chef de la diplomatie iranienne est arrivé en milieu de journée à Biarritz, où se tient le sommet du G7, pour une rencontre avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.

"Zarif, c'est l'homme du compromis, très surveillé par les conservateurs radicaux. Il joue gros également en venant à Biarritz", affirme le diplomate, "s'il vient, c'est donc qu'il doit y avoir quelque chose". Les Iraniens ont cessé en juillet de respecter certains engagements de l'accord de Vienne encadrant leur programme nucléaire, en réaction à la sortie en mai 2018 des États-Unis du texte et à la réintroduction de lourdes sanctions américaines.

Une visite surprise pour les États-Unis ?

"Il est impensable que la France n'ait pas prévenu les États-Unis, sinon cela aurait certainement créé une crise. Trump n'a pas approuvé l'idée d'un tel contact mais il a laissé libre les Français d'intervenir", analyse l'ancien ambassadeur. "Il faut dire qu'il est isolé au G7 sur le sujet. Il est le seul qui cherche à punir l'Iran, à augmenter les sanctions. Tous les autres sont à la recherche d'une solution. Les États-Unis semblent dire à la France : 'Essayez, allez-y, on verra bien'. Ils sont très sceptiques, mais ne bloquent pas les autres d'agir", ajoute-t-il.

"S'il y avait déjà un allègement des sanctions, ce serait très bien", estime François Nicoullaud. Mais que peut donner l'Iran en échange ? "Lâcher des sanctions pour simplement obtenir que l'Iran applique l'accord, donc faire ce qu'il s'était déjà engagé à faire, ce n'est pas très intéressant. Manifestement, il faut que l'Iran mette quelque chose de plus dans le panier. C'est cela la difficulté. Tout le monde cherche la combinaison du coffre, notamment notre président, il tripote les boutons du coffre pour essayer d'ouvrir la porte", analyse l'ancien ambassadeur à Téhéran.

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