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L'Iran répond au décret anti-immigration de Donald Trump

Donald Trump a signé vendredi un décret suspendant pour trois mois l'accueil des réfugiés et des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans. L'Iran, qui se trouve sur cette liste, a donc décidé de mettre en place le principe de réciprocité.

Article rédigé par Loïc Pialat, Elise Delève, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
A San Francisco, Kayla Razavi, dont la famille a émigré d'Iran, s'adresse à la foule pendant une manifestation contre le décret anti-immigration de Donald Trump, le 28 janvier 2017. (STEPHEN LAM / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Le décret signé par Donald Trump interdisant l'entrée des ressortissants de certains pays arabes, suscite déjà des tensions diplomatiques. En effet, ceux-ci n’ont plus le droit de venir aux États-Unis depuis samedi.

Certains pays visés ont donc répondu, et ont décidé d'appliquer le principe de réciprocité, à l'image de l’Iran. 

Jusqu'à la levée du décret Trump

Environ un million d'Iraniens vivent aux États-Unis, et des dizaines de milliers d'Iraniens s'y rendent chaque année, notamment pour voir leurs familles. Mais si ceux-ci n’ont plus le droit d’aller aux États-Unis, alors les Américains n’auront pas le droit de venir en Iran.

Une décision qui sera appliquée jusqu’à la levée des restrictions de Donald Trump, car les mesures du président américain "sont un affront au monde arabe", estime le ministre iranien des Affaires étrangères. Mohammad Javad Zarif a aussi expliqué sur Twitter que ce décret est un "grand cadeau aux extrémistes et leurs supporters".


Aux États-Unis, plusieurs associations des droits civiques ont porté plainte samedi, contre le décret de Donald Trump. Elles dénoncent le cas de deux Irakiens détenus à l’aéroport de New-York. Ils ont été arrêtés à l’atterrissage, quelques heures après la signature du décret. L’un d'eux a longtemps collaboré avec l’armée américaine et venait rejoindre sa famille, légalement réfugiée aux États-Unis.

Selon l’administration Trump, ce décret a été décidé pour donner du temps au département de la sécurité intérieure américain. Celui-ci va étudier pendant trois mois chaque pays visé pour définir les informations et les questions prioritaires pour accorder les visas.

Des conséquences sur la cérémonie des Oscars ?

Ce décret pourrait aussi avoir des conséquences sur la cérémonie des Oscars, puisque le réalisateur Asghar Farhadi, en lice dans la catégorie du meilleur film étranger avec Le Client, une co-production franco-iranienne, pourrait bien ne pas y assister du fait de sa nationalité iranienne.

En 2012, Asghar Farhadi avait reçu l'Oscar du meilleur film étranger pour Une séparation. Son discours sur les tensions entre son pays, l'Iran, et les États-Unis, avait été un moment fort de la soirée.

Cette fois, même si Le Client est récompensé, peu de chance d'entendre le réalisateur iranien s'exprimer sur scène. Une situation jugée "extrêmement troublante" par l'académie des Oscars, "déchirante et inacceptable" par le festival du film de Tribeca. L'actrice iranienne Taraneh Alidoosti, à l'affiche du film Le Client, a, quant à elle, déjà prévenu qu'elle boycotterait la cérémonie.

Mais au-delà du cas Farhadi, de nombreuses voix à Hollywood contestent les interdictions de territoire décidées par Donald Trump à l'encontre de sept pays musulmans. L'acteur des Dents de la mer, Richard Dreyfus, dénonce notamment une mesure "cruelle et insensée". Quant à Asghar Farhadi, il n'a pas encore décidé s'il tenterait ou non de se rendre en Californie le mois prochain pour la cérémonie des Oscars.

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