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Les États-Unis tentent de réinstaller leur suprématie militaire en larguant la "mère de toutes les bombes"

Les États-Unis ont largué en Afghanistan la "mère de toutes les bombes", l’engin le plus puissant de l’arsenal non-nucléaire, pour déloger des combattants de Daech installés dans une région proche du Pakistan et réinstaller la suprématie militaire américaine.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La bombe larguée est la plus puissante de l'arsenal conventionnel américain.  (REUTERS)

L’opération militaire menée par les Américains en Afghanistan est inédite. En témoigne le largage jeudi 13 avril de la MOAB, pour Massive Ordnance Air Blast, une bombe à effet de souffle surnommée par le Pentagone "mother of all bombs" ("la mère de toutes les bombes"), l’engin le plus puissant de l’arsenal non-nucléaire, jamais été utilisé jusqu’à présent. Il s’agissait de déloger des combattants du groupe État islamique installés depuis des mois dans une région proche du Pakistan et réinstaller la suprématie militaire américaine.

Un nuage de fumée et de poussière visible à plus de 30km 

S’il fallait une preuve supplémentaire que l’étalage de la puissance militaire est une marque de la présidence Trump, la voilà avec l’utilisation cet engin de plus de dix tonnes, dont le nuage de fumée et de poussière est visible à plus de trente kilomètres à la ronde.

Et Donald Trump en parle comme d’un spectacle dont il ne se lasse pas. "Nous sommes tellement fiers de nos militaires, et ce fut encore une opération réussie, s’enthousiasmait jeudi le président américain. Si vous comparez ces huit dernières semaines avec ce qui s’est passé les huit dernières années, vous constatez une différence énorme." La retenue de Barack Obama se fondait sur des raisons morales et stratégiques, notamment le risque de dommages collatéraux et la conviction que l’influence d’un pays ne se résume pas à sa force militaire. 

Créer une onde de choc en Extrême-Orient 

Donald Trump, lui, décrit avec gourmandise à la télévision comment il avait annoncé le bombardement en Syrie au moment du dessert à son invité Xi Jinping, le président chinois. Le président américain ne manque d’ailleurs pas une occasion de s’extasier sur les prouesses technologiques de l’armée. 

Avec cette démonstration de force en Afghanistan, Donald Trump espère également une onde de choc en Extrême-Orient : sans doute n’est-ce pas un hasard si cette bombe explose au moment où la Corée du Nord met en scène soigneusement ses capacités nucléaires.

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