Pourquoi la révélation de vieux propos obscènes de Donald Trump risque de le mettre KO
Les propos vulgaires du candidat républicain pourraient définitivement compromettre son accession à la Maison Blanche.
"Quand on est une star, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu'on veut (...). Les attraper par la chatte... On peut tout faire !" Machistes, vulgaires, obscènes : ces mots de Donald Trump, prononcés en 2005 mais révélés onze ans plus tard par les médias américains, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 octobre, pourraient bien coûter cher au candidat républicain.
Car si le milliardaire a depuis longtemps habitué les Américains aux dérapages et au mauvais goût, et s'il a assuré après la révélation de ces propos qu'il y avait "zéro chance" qu'il abandonne, cette nouvelle vidéo change bel et bien la donne à un mois du scrutin. Franceinfo vous explique pourquoi.
1Ces propos vont bien plus loin que ses précédentes sorties sexistes
Entendre des propos sexistes sortir de la bouche de Donald Trump n'est pas une nouveauté pour les Américains. En 1994, le magnat de l'immobilier détaillait déjà sa vision de la vie de couple dans un entretien télévisé : "Il y a des jours où quand je rentre chez moi et que le dîner n'est pas prêt, je saute au plafond", déclarait-il sur ABC (en anglais).
Son comportement ne s'est pas arrangé dès lors qu'il a entamé sa carrière politique. Dans une interview accordée au magazine Rolling Stone (en anglais) en août 2015, le milliardaire s'en était pris au physique d'une candidate à l'investiture républicaine. "Regardez sa tête. Qui voterait pour ça ? Est-ce vous pouvez imaginer ça, la tête de notre prochain président ?", avait-il alors lancé. Même au sein son équipe, les femmes ne sont pas mieux traitées : le Boston Globe (en anglais) révélait en juin que les employées de sa campagne touchaient en moyenne 25% de salaire en moins que les hommes.
Mais cette fois, Donald Trump ne peut pas jouer la carte du businessman charismatique adepte des gauloiseries. Outre les expressions ordurières entendues dans la vidéo, le millardaire raconte clairement avoir tenté d'agresser sexuellement une femme, relève Slate. Avant de le voir sortir du bus sur les images, on peut ainsi l'entendre raconter une anecdote dont la victime est inconnue.
J'ai tenté ma chance et j'ai raté, je le reconnais. J'ai essayé de la baiser. Elle était mariée, et je l'ai draguée très lourdement. (...) Elle voulait acheter des meubles, et je lui ai répondu que j'allais lui montrer où elle pouvait en trouver des beaux !
Difficile dans ce contexte d'attaquer le camp Clinton en faisant des références appuyées à l'affaire Lewinsky, comme il l'a fait dans la vidéo publiée sur Facebook après cette nouvelle polémique.
2Il a perdu l'électorat féminin
Cette nouvelle affaire risque également d'éloigner encore davantage le candidat républicain de l'électorat féminin. Les derniers sondages à ce sujet, compilés par le site Presidential Gender Watch (en anglais), montrent tous que Hillary Clinton distance largement Donald Trump chez les Américaines. Pour tenter d'améliorer son image, Donald Trump a récemment fait appel à sa fille Ivanka dans un spot télévisé insistant sur les questions de maternité.
Reste que "le tempérament de Trump a été un point sensible depuis son entrée en campagne, particulièrement chez les femmes", analyse le Washington Post (en anglais). Le quotidien américain relève que Hillary Clinton ne manque pas d'exploiter les dérapages du candidat républicain. Sitôt la nouvelle vidéo publiée, la candidate démocrate a posté un tweet indiquant que les femmes avaient "le pouvoir de stopper Trump".
Women have the power to stop Trump.https://t.co/tTgeqy51PUhttps://t.co/VH3woeAf9Q pic.twitter.com/NjvbkPsjPR
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 7 octobre 2016
3Même pour son propre camp, une ligne jaune a été franchie
Signe que la coupe semble désormais pleine, de nombreux responsables républicains ont lâché Donald Trump après cette nouvelle sortie. Pour l'ancien adversaire de Barack Obama, Mitt Romney, les "vils" propos tenus par le milliardaire dans cette vidéo "blessent nos femmes et nos filles et corrompent l'image de l'Amérique dans le monde".
Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants, s'est de son côté dit "écœuré" par les propos tenus par le candidat de son parti. Il a également annoncé l'annulation de la participation de Donald Trump à un meeting organisé dans son Etat du Wisconsin.
Certains parlementaires, comme le gouverneur de l'Utah Gart Herbert, ont de leur côté formellement retiré leur soutien au magnat de l'immobilier. Les représentants républicains de Virginie et du Colorado ont pour leur part appelé leur candidat à laisser son colistier Mike Pence prendre la tête du ticket. En vain. Samedi, Donald Trump a annoncé qu'il y avait "zéro chance" de le voir abandonner la course à la Maison Blanche.
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