Victoire de Donald Trump : quelles vont être les conséquences pour la lutte contre le réchauffement climatique

Les États-Unis vont sans aucun doute changer radicalement de politique environnementale et perturber les prochains sommets pour le climat.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Trump et Melania Trump, le 29 octobre 2020, à Tampa, en Floride. Photo d'illustration. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Un climatosceptique à la Maison Blanche. Donald Trump a été réélu, mardi 5 novembre, président des Etats-Unis. Une menace sur les négociations et politiques climatiques mondiales à cinq jours du début de la COP29 en Azerbaïdjan.

Le futur président n'a jamais caché son climatoscepticisme. Le réchauffement de la planète est un "canular" selon le président élu qui s'engage à relancer l'extraction pétrole aux États-Unis : "Je fais cette promesse au formidable peuple américain : je vais mettre fin à la crise dévastatrice de l'inflation et baisser le coût de l'énergie. Nous allons forer, chéri, forer !"

"Un climat d'incertitude"

Parmi les autres promesses, il y a la fin des réglementations sur les émissions polluantes des voitures et la fin des normes pour limiter les émissions des centrales à charbon. Le tout en sortant de l'accord de Paris, comme pendant son premier mandat. Les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, ne se plieraient plus aux objectifs mondiaux pour limiter le réchauffement ce qui risque de peser sur les négociations à la COP en Azerbaïdjan qui s'ouvre le 11 novembre.

"La victoire très nette de Donald Trump fait peser un climat d'incertitude très important sur les négociations, analyse Lola Vallejo, de l'Institut du développement durable et des relations internationales. Le sujet qui est vraiment à l'ordre du jour pour cette année, c'est la question de la finance climatique, c'est-à-dire quel effort de solidarité on peut faire avec les pays en développement. Le fait que l'ensemble des pays soit paralysé par l'annonce de l'administration Trump, c'est un risque important et ce sera très négatif." Lola Vallejo en revanche ne croit pas à un effet de contagion avec d'autres pays qui quitteraient l'accord de Paris ou reverraient leurs ambitions nettement à la baisse.

Des "poches de résistance" à surveiller

Les défenseurs de l'environnement sont consternés par le résultat de cette élection. "C'est une très mauvaise nouvelle", réagit le Réseau action climat qui, tout de même, relativise la portée de cette élection. Tout d'abord, ce sont les équipes de Joe Biden qui participeront à la COP29 en Azerbaïdjan et puis Donald Trump ne fait pas à lui seul, la politique climatique mondiale. "En soi, il y a tous les autres États autour de la table, rappelle Gaïa Febvre, chargé des questions internationales au Réseau action climat. Au sein des Etats-Unis, certains Etats progressistes, des villes mais peut-être aussi des entreprises vont se dire qu'il y a une importance à respecter l'accord de Paris. C'est toutes ces poches de résistance qui vont se créer et qu'il faudra regarder."

Le Réseau action climat appelle l'Union européenne et la France à prendre part à cette "résistance". À ce stade, il n'y a aucune réaction du côté de la ministre de l'Écologie Agnès Pannier-Runacher, chargée notamment des négociations climatiques.

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