L'émotion de Joe Biden, son étreinte avec Kamala Harris, l'appel d'Hillary Clinton à élire une femme... On vous résume le premier jour de la convention démocrate

Le président américain a prononcé un long discours en faveur de la vice-présidente américaine, désormais candidate à la présidentielle, lors du premier jour de la convention.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président sortant Joe Biden et la vice-présidente, candidate à la présidentielle américaine, Kamala Harris, lors de la convention démocrate à Chicago (Etats-Unis), le 19 août 2024. (KYLE MAZZA / ANADOLU)

Le champ du cygne d'un président sortant, des manifestants... et une surprise. La convention du Parti démocrate, qui doit introniser officiellement Kamala Harris comme candidate à l'élection présidentielle américaine, a démarré lundi 19 août à Chicago, dans l'Illinois (Etats-Unis). La soirée a été marquée par le discours, en forme de passation à la nouvelle génération, de Joe Biden, qui a renoncé à sa candidature il y a un peu plus d'un mois. Les démocrates espèrent que ce rassemblement, qui durera jusqu'à jeudi, confortera la dynamique positive de la vice-présidente dans les sondages face à Donald Trump, à seulement trois mois de l'élection.

Un hommage surprise de Kamala Harris à Joe Biden

Elle n'était pas attendue sur scène dès lundi. "Nous sommes éternellement reconnaissants" envers Joe Biden, un "incroyable" président, a lancé Kamala Harris, acclamée lors d'une première et brève apparition surprise sur scène à Chicago, sur l'air de Freedom de Beyoncé. "Battons-nous pour les idéaux qui nous sont chers. Et n'oublions jamais : quand nous nous battons, nous gagnons !", a lancé celle qui sera officiellement désignée comme candidate de son parti mardi. La formule, qui est devenue un slogan de campagne, a été reprise par la foule des délégués présents dans la salle, rapporte le New York Times.

Joe Biden promet d'être "le meilleur bénévole" de la campagne dans un discours émouvant

Joe Biden, dernier intervenant de la soirée, a passé le flambeau à Kamala Harris, avec un long discours aux accents testamentaires. Sous le signe de l'émotion, il a promis d'être le "meilleur bénévole" dans la campagne de la vice-présidente. "Pendant cinquante ans, j'ai donné mon cœur et mon âme au pays", a dit le dirigeant démocrate, qui faisait en quelque sorte ses adieux après un demi-siècle de carrière politique. "Cela a été l'honneur d'une vie d'être votre président. J'aime ce boulot, mais j'aime encore davantage mon pays", a-t-il déclaré dans une allusion à sa décision de se retirer de la course à la Maison Blanche, fin juillet, du fait notamment d'inquiétudes au sujet de son âge. Sa famille au grand complet est venue le rejoindre sur scène à la fin du discours.

Pendant environ une heure, le président sortant a tenu aussi à vanter toutes les réalisations de son mandat, auxquelles il a associé Kamala Harris. Son discours a parfois ressemblé à ceux qu'il prononçait quand il était encore en campagne. Il a appelé à élire sa vice-présidente, "une procureure", plutôt que Donald Trump, un "repris de justice", qualifiant le candidat républicain à la présidentielle de novembre de "loser".

Celle qu'il a adoubée pour lui succéder l'a étreint sur scène à la fin de son discours, au cours duquel les délégués démocrates ont scandé "Nous aimons Joe !" et "Merci Joe !" "Je vous aime", a-t-il répondu.

Hillary Clinton appelle à briser "le plus difficile des plafonds de verre"

Un peu plus tôt, Hillary Clinton a offert l'un des premiers moments forts de la convention démocrate, en appelant son parti à enfin faire élire la première femme présidente de l'histoire des Etats-Unis. "Une chose pour laquelle nous avons travaillé et dont nous avons rêvé depuis longtemps", a assuré l'ancienne secrétaire d'Etat américaine.

La septuagénaire a appelé les Américains à concrétiser son rêve et à briser en novembre "le plus haut, le plus difficile des plafonds de verre" en votant pour Kamala Harris. "Ne vous laissez pas distraire et ne vous reposez pas sur vos lauriers. (...) Pendant les 78 prochains jours, nous devons travailler plus dur que jamais", a prévenu celle qui avait été battue par Donald Trump en 2016, alors que les sondages la donnaient gagnante.

Elle en a aussi profité pour envoyer des piques au candidat républicain. "C'est la première personne à se présenter à l'élection présidentielle en étant condamné pour 34 délits", a-t-elle lancé, en référence à sa condamnation au pénal à New York, une première pour un ancien président américain. Une pique appréciée par la foule, qui a clamé "Enfermez-le !", un clin d'œil au slogan "Enfermez-la" que les républicains scandaient à l'adresse d'Hillary Clinton en 2016.

Une focalisation sur l'avortement et les droits civiques

Trois femmes, Amanda Zurawski, Kaitlyn Joshua and Hadley Duvall, sont montées sur scène pour partager leurs témoignages au sujet de l'avortement, après la révocation de ce droit constitutionnel par la Cour suprême en 2022, rapporte Politico.

"Un deuxième mandat de [Donald] Trump nous arracherait encore plus de droits", a ainsi dit Amanda Zurawski, qui a frôlé la mort au Texas parce qu'on lui avait refusé un avortement alors qu'elle avait fait une fausse couche. La campagne de Kamala Harris a fait du sujet l'un des principaux thèmes de sa campagne contre l'ancien président républicain.

Les manifestants propalestiniens ne perturbent pas la convention

Alors que quelques milliers de personnes étaient réunies, la grand-messe démocrate n'a pas été réellement perturbée par les rassemblements appelant les démocrates à durcir leur position à l'encontre d'Israël et de son opération militaire dans la bande de Gaza.

En début de soirée, un groupe de manifestants a brièvement ouvert une brèche dans le périmètre de sécurité extérieur protégeant l'enceinte où se déroule l'événement, avant d'être refoulé par la police.

La manifestation, la première d'une série prévue durant les quatre jours de la convention, a ressemblé des milliers de personnes, déterminées, selon les organisateurs, à "dire aux dirigeants génocidaires du Parti démocrate qu'elles soutiennent la Palestine et appellent à l'arrêt de toute aide américaine à Israël".

Ces manifestants ont "des arguments à faire valoir", a concédé Joe Biden lors de son discours, alors que son administration appuie les négociations pour un cessez-le-feu, qui lui permettrait d'arracher un ultime succès diplomatique.

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