Cet article date de plus de sept ans.

Piratage informatique, expulsions d'espions et vœux de bonne année : le match Obama-Poutine en trois actes

A la surprise générale, la Russie n'a pas répliqué à l'expulsion par Washington de 35 de ses diplomates, accusés d'être des agents de renseignement. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine s'entretiennent avant le sommet de coopération Asie-Pacifique à Lima (Pérou) le 20 novembre 2016. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Le retour de la guerre froide ? Après les piratages informatiques qui ont perturbé l'élection présidentielle américaine,  le président des Etats-Unis Barack Obama a décidé, jeudi 29 décembre, d'expulser 35 diplomates russes, accusés d'être des agents de renseignement.

Son homologue russe Vladimir Poutine a choisi de ne pas répliquer, apparemment pour garder les bonnes grâces du président élu américain, Donald Trump. Récapitulatif du match Obama-Poutine de ces derniers jours.

16 décembre : Barack Obama dénonce des "cyberattaques" menées par Moscou  

Vendredi 16 décembre, dernière conférence de presse de l'année 2016 pour Barack Obama. Le président des Etats-Unis met en cause son homologue russe Vladimir Poutine dans les piratages informatiques qui ont perturbé la campagne présidentielle.

Et il menace Moscou de sanctions : "Notre objectif reste d'envoyer un message clair à la Russie (...) Certaines de nos représailles seront connues du public. D'autres, non. Mais eux sauront de qui ça vient." La CIA est chargée de faire toute la lumière sur le piratage de courriels de la convention démocrate et de conseillers d'Hillary Clinton, qui ont abondamment fuité dans la presse.


Cyberattaques contre les Etats-Unis : Barack Obama accuse Vladimir Poutine

Donald Trump, lui, affirme qu'il ne "croit pas" à ces accusations, qualifiées par Moscou "d'indécentes". Mais il est isolé dans son propre camp, la plupart des responsables républicains ne mettant pas en doute la réalité des opérations russes et appelant à des sanctions.

29 décembre : Washington expulse 35 agents de renseignement russes

Les sanctions sont rendues publiques jeudi 29 décembre. Barack Obama ordonne l'expulsion de 35 diplomates russes. Selon une déclaration écrite du président américain, le ministère américain des Affaires étrangères considère comme "persona non grata 35 agents de renseignement russes" en poste à "l'ambassade de Russie à Washington et au consulat russe à San Francisco". La Maison Blanche les accuse d'avoir "agi d'une manière qui ne correspond pas à leur statut diplomatique". Elle leur donne 72 heures, avec leurs familles, "pour quitter les Etats-Unis".

Ces mesures sont toutefois moins une réponse aux piratages qu'au "harcèlement croissant ces deux dernières années contre le personnel diplomatique [américain] en Russie par les forces de sécurité et de police", selon la Maison Blanche

En représailles directes aux piratages informatiques russes présumés, Barack Obama annonce qu'il prend des "sanctions" contre "neuf entités et individus". Sont notamment visés les deux services de renseignement russes, le FSB et le GRU, accusés par la Maison Blanche d'avoir  "falsifié, altéré (...) des informations, avec l'objectif ou l'effet d'interférer dans le processus électoral américain en 2016".  

30 décembre : la Russie annonce qu'elle "ne va expulser personne"

A la surprise générale, Moscou ne réplique pas en expulsant à son tour un nombre identique de diplomates. Vladimir Poutine, qui joue visiblement l'après-Obama, déclare vendredi 30 décembre que la Russie "ne va expulser personne", malgré les sanctions américaines prises la veille.

La Russie se réserve toutefois "le droit de prendre des mesures de rétorsion", et "restaurera les relations russo-américaines au vu de ce que sera la politique du président américain élu Donald Trump", précise-t-il. Et il dénonce de "nouvelles mesures inamicales" prises par l'administration de Barack Obama, en les qualifiant de "provocatrices" et visant à "miner davantage les relations russo-américaines".

"Mais nous n'allons pas tomber au niveau d'une diplomatie irresponsable (...). Nous n'allons pas créer de problèmes aux diplomates américains", souligne-t-il. "C'est dommage que l'administration du président Barack Obama finisse son travail de cette manière, mais je lui souhaite quand même une 'Bonne année', tout comme aux membres de sa famille", ajoute-t-il. Avant de conclure en invitant "tous les enfants des diplomates américains" accrédités en Russie à la fête traditionnelle organisée au Kremlin à l'occasion du Nouvel An et du Noël orthodoxe, le 7 janvier prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.