Présidentielle américaine : Donald Trump, immigration, Israël... Ce qu'il faut retenir de la première interview de campagne de Kamala Harris

La candidate démocrate a accordé un entretien à CNN dans lequel elle a attaqué son rival républicain et détaillé plusieurs axes de son programme.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La vice-présidente américaine et candidate démocrate à la Maison Blanche, Kamala Harris, lors d'un meeting à Savannah (Géorgie), le 29 août 2024. (CHRISTIAN MONTERROSA / AFP)

Les Etats-Unis sont "prêts à tourner la page" Donald Trump, veut croire Kamala Harris. La vice-présidente a accordé, jeudi 29 août, sa première interview en tant que candidate démocrate à la présidentielle américaine, en marge d'un déplacement de campagne en Géorgie, un Etat-clé du sud du pays. Au micro de CNN, Kamala Harris a défendu ses idées et étrillé son rival républicain.

Ce premier entretien, aux côtés de son colistier Tim Walz, était très attendu. Selon les sondages, le duel entre Donald Trump et Kamala Harris pour la Maison Blanche reste indécis, même si la candidate démocrate est en meilleure posture que ne l'était le président Joe Biden. Voici ce qu'il faut retenir de cette interview, à deux mois de l'élection.

La candidate démocrate accuse Trump d'avoir "divisé la nation"

Kamala Harris a accusé l'ex-président républicain de 78 ans d'avoir défendu un programme qui a mis à mal "le caractère et la force" des Américains, et qui a "divisé notre nation". La démocrate a assuré qu'elle souhaite, au contraire, porter un message de réconciliation politique. En cas de victoire le 5 novembre, elle a estimé que "ce serait une bonne chose pour les Américains qu'il y ait un ministre républicain dans [son] gouvernement", sans toutefois donner de nom.

La candidate de 59 ans est revenue sur les attaques personnelles de son rival à son encontre. Alors que Donald Trump l'a qualifiée de "girouette", qui "change de position sur tous les sujets", Kamala Harris a martelé que "ses valeurs n'avaient pas changé". Le candidat républicain a aussi accusé début août son opposante d'être "devenue noire" pour des raisons électoralistes. Interrogée à ce propos, Kamala Harris n'a pas voulu s'étendre, estimant qu'il s'agissait de "la même vieille rengaine".

Le "soutien de la classe moyenne" sera l'une de ses priorités

Sur son programme, la candidate a évoqué le pouvoir d'achat des Américains. Elle assure que le "soutien de la classe moyenne" sera l'une de ses priorités si elle accède à la présidence. "Les prix, en particulier ceux des produits alimentaires, restent trop élevés", a-t-elle reconnu. "Le peuple américain le sait. Je le sais aussi", a-t-elle ajouté, promettant des mesures pour y remédier. Kamala Harris souhaite en outre réduire le "coût du logement", grâce à un crédit d'impôt pour aider les ménages dans l'achat de leur premier bien immobilier. 

Sur l'énergie, elle s'engage à ne pas interdire la fracturation hydraulique

La candidate a été questionnée sur plusieurs sujets sensibles de campagne, et notamment l'environnement et l'énergie. "J'ai toujours pensé (...) que le changement climatique était une réalité, que c'est une question urgente" et que les Etats-Unis doivent tenir des "objectifs" en termes d'émission de gaz à effet de serre, a-t-elle assuré.

Sur la fracturation hydraulique, une méthode d'extraction d'hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l'environnement, Kamala Harris a déclaré qu'en cas de victoire, elle "n'interdirait pas" cette pratique. "Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation", a assuré la vice-présidente, alors qu'elle s'était dite dans le passé opposée à cette technique. La fracturation hydraulique est un sujet brûlant aux Etats-Unis, en particulier dans l'Etat très convoité de Pennsylvanie, dans lequel le secteur des hydrocarbures est un important pourvoyeur d'emplois et de revenus.

Kamala Harris promet de faire "respecter les lois" en matière d'immigration

Sur l'immigration, l'un des thèmes favoris de Donald Trump, Kamala Harris a déclaré qu'il devait y avoir des "conséquences" pour les personnes entrant de manière illégale sur le territoire américain. "Nous avons des lois qui doivent être respectées et appliquées, a-t-elle déclaré. En tant que présidente, je ferai respecter nos lois."

La vice-présidente a défendu son travail mené avec Joe Biden sur ce thème et a concentré ses attaques sur Donald Trump. Elle a évoqué notamment "un projet de loi bipartisan" qui prévoyait le déploiement de "1 500 agents supplémentaires à la frontière" selon elle, mais qui n'a jamais vu le jour après les pressions du milliardaire sur les représentants et sénateurs républicains. En cas de victoire, elle promet qu'elle remettra ce projet sur la table. "Je m'assurerai qu'il arrive sur mon bureau et je le signerai", a-t-elle martelé.

Elle réaffirme le droit d'Israël "à se défendre"

Sur le plan géopolitique, Kamala Harris a réitéré son soutien au droit d'Israël "à se défendre" et a répondu "non" à la question de savoir si, présidente, elle suspendrait les livraisons américaines d'armes à Israël. Près de onze mois après le début de la guerre entre l'Etat hébreu et le Hamas, la candidate rejette tout "changement de politique en matière d'armement". Elle a cependant ajouté que "beaucoup trop de Palestiniens innocents ont été tués" et a appelé à "un cessez-le-feu" dans la région.

Entre pancakes et puzzle, Kamala Harris raconte comment elle a appris le retrait de Joe Biden

Kamala Harris a raconté comment elle avait appris que le président Joe Biden se retirait de la course à la Maison Blanche. "Ma famille était avec moi, y compris mes nièces, et nous venions de manger des pancakes", a raconté la vice-présidente à propos de ce dimanche 21 juillet. "Nous étions en train de nous installer pour faire un puzzle. Et le téléphone a sonné. C'était Joe Biden. Et il m'a dit ce qu'il avait décidé de faire", a-t-elle poursuivi. "Je lui ai demandé 'Vous êtes sûr ?', et il m'a dit 'Oui'. Et voilà comment je l'ai appris."

Elle a aussi assuré que le président de 81 ans avait dit "très clairement qu'il [la] soutiendrait" pour porter la candidature du Parti démocrate. "Pour être honnête avec vous, ce n'est pas à moi que j'ai pensé en premier. J'ai d'abord pensé à lui", a-t-elle affirmé.

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