Présidentielle américaine : qui sont les quatre candidats aux primaires démocrates ?
Les primaires du Parti démocrate, qui se tiennent du 3 février au 6 juin, doivent déterminer quel candidat affrontera Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.
Tous espèrent battre Donald Trump lors de la présidentielle américaine de novembre. Cinq candidats restent en lice pour l'investiture du Parti démocrate, qui sera officiellement annoncée lors de la convention nationale en juillet. Pour les départager, des primaires sont organisées dans 57 Etats et territoires américains, entre le 3 février et le 6 juin. Franceinfo fait les présentations avec chacun des cinq concurrents.
Bernie Sanders, le finaliste de 2016
Son parcours. A 78 ans, Bernie Sanders est le doyen des primaires. Le sénateur indépendant du Vermont se définit comme un "socialiste", un terme longtemps décrié aux Etats-Unis, et n'a jamais officiellement rejoint le Parti démocrate. Finaliste malheureux des primaires de 2016 face à Hillary Clinton, il espère décrocher cette fois l'investiture grâce aux soutiens de jeunes étoiles du parti comme Alexandria Ocasio-Cortez. Son hospitalisation pour un infarctus, en octobre, a soulevé des questions sur son âge avancé, rappelle le Washington Post*.
Son programme. Bernie Sanders incarne l'aile gauche des démocrates. Il défend l'idée d'une couverture santé universelle financée par l'Etat fédéral, d'une université publique gratuite, d'une annulation des dettes des étudiants et d'un salaire horaire minimum à 15 dollars. Il souhaite également instaurer une taxe sur la fortune des 0,1% de foyers américains les plus riches, détaille le Washington Post. C'est un partisan de l'ambitieux "Green New Deal", qui propose de déclarer l'urgence nationale sur le réchauffement climatique et de mettre fin à l'utilisation des énergies fossiles d'ici 2050. Enfin, Bernie Sanders souhaite réformer l'élection présidentielle, aujourd'hui au suffrage indirect.
Sa position dans les sondages. Après avoir longtemps été en deuxième position dans les sondages, "Bernie" est désormais en tête avec 29% des intentions de vote en moyenne, au niveau national, selon l'agrégateur du New York Times* (franceinfo a choisi cet agrégateur comme référence tout au long de l'article). A la veille du "Super Tuesday", il est également en tête du décompte des délégués, avec 56 voix.
Joe Biden, le champion des modérés
Son parcours. Joe Biden est l'un des visages les plus connus de la campagne. Et l'un des plus expérimentés. Ancien vice-président de Barack Obama, il avait auparavant représenté le Delaware au Sénat durant trente-six ans. Le bilan de ce très long parcours lui a valu de nombreuses critiques de ses rivaux, comme le rappelle le Los Angeles Times*. Ce démocrate modéré de 77 ans a déjà été candidat aux primaires à deux reprises et considère cette campagne comme sa dernière chance de s'installer à la Maison Blanche.
Son programme. Joe Biden veut restaurer la place des Etats-Unis sur la scène internationale, qu'il estime fragilisée par la présidence de Donald Trump, détaille CNN*. Il a pris position en faveur de la gratuité du premier cycle de l'université, veut rendre l'assurance santé accessible à plus d'Américains et s'est engagé à joindre à nouveau l'Accord de Paris sur le climat dès son premier jour de mandat. L'ancien vice-président appelle également au développement d'une économie tournée vers les classes moyennes (notamment grâce à un salaire horaire minimum de 15 dollars, contre 7,25 aujourd'hui).
Sa position dans les sondages. Joe Biden a caracolé en tête des enquêtes d'opinion jusqu'au début du mois de février, avant d'être devancé par Bernie Sanders. A la veille du "Super Tuesday", il est crédité de 17% des intentions de vote en moyenne, au niveau national. Après des échecs dans les trois premiers Etats des primaires, il a engrangé une victoire importante en Caroline du Sud et a désormais 48 délégués.
Elizabeth Warren, l'ennemie des grandes entreprises
Son parcours. Elizabeth Warren est entrée en politique en 2011, après une carrière de professeure de droit et d'avocate. La démocrate de 70 ans est connue pour sa lutte acharnée contre la corruption et les grandes firmes, rappelle le New York Times*. Elle refuse d'ailleurs d'organiser les traditionnelles levées de fonds auprès des donateurs les plus riches du parti. La sénatrice du Massachusetts a été vivement décriée au début de la campagne, pour avoir fait un test ADN censé prouver qu'elle comptait des natifs américains parmi ses ancêtres.
Son programme. Elizabeth Warren "a un plan" pour tout (cette phrase, répétée à l'envi, est en quelque sorte devenu son slogan officieux). Elle souhaite atteindre 100% d'énergies vertes en dix ans et a décliné son plan de lutte contre le réchauffement climatique dans plusieurs secteurs, explique le Washington Post*. Comme Bernie Sanders, elle défend l'idée d'une couverture santé universelle financée par l'Etat fédéral, un salaire horaire minimum de 15 dollars, la gratuité du cursus universitaire et une réforme du collège électoral. La sénatrice compte en partie financer ces réformes par une taxe sur les revenus des "ultrariches", prélevée à partir de 50 millions de dollars.
Sa position dans les sondages. Elizabeth Warren, en quatrième position dans les sondages, est créditée de 14% des intentions de vote en moyenne au niveau national. Elle a obtenu huit délégués dans l'Iowa, mais a encaissé des échecs dans les trois Etats suivants.
Tulsi Gabbard, l'isolationniste
Son parcours. Tulsi Gabbard, une Hawaïenne de 38 ans, est la première Américaine de confession hindoue à exercer un mandat à la Chambre des représentants. En 2016, elle a démissionné du Comité national démocrate pour soutenir Bernie Sanders durant les primaires, rappelle The Atlantic*. Mais elle a été critiquée pour avoir rencontré le président syrien, Bachar Al-Assad, en 2017, et pour ses positions homophobes* dans sa jeunesse. Elle est la seule membre de la Chambre à s'être abstenue lors du vote sur l'impeachment de Trump.
Son programme. L'élue d'Hawaï est opposée aux déploiements de soldats américains dans des conflits étrangers, après avoir elle-même servi en Irak, explique le New York Times*. Elle est par ailleurs favorable à la gratuité des universités, à un salaire horaire minimum de 15 dollars et à une réduction du budget de la défense.
Sa position dans les sondages. Créditée de moins de 1% des intentions de vote en moyenne, Tulsi Gabbard n'a jamais réussi à décoller dans les sondages et n'a obtenu aucun délégué.
Les candidats qui ont jeté l'éponge
Andrew Yang. Il est le 18e candidat à ces primaires démocrates à abandonner la compétition, mais le premier à prendre cette décision après le début officiel des scrutins. Andrew Yang a annoncé, mardi 11 février, qu'il se retirait de la course à l'investiture. Cet entrepreneur de 45 ans proposait d'instaurer un revenu universel s'élevant à 1 000 dollars mensuels pour tout Américain de plus de 18 ans et de lutter contre les conséquences néfastes de la robotisation du travail et du développement de l'intelligence artificielle. Il était crédité de 4% des intentions de vote dans les sondages en moyenne, au niveau national.
Michael Bennet. Le sénateur du Colorado a également annoncé qu'il suspendait sa campagne, mardi 11 février. Le modéré de 55 ans, connu pour chercher le compromis avec les républicains, proposait de rendre la maternelle gratuite au niveau national et d'augmenter les salaires des professeurs. Il souhaitait par ailleurs élargir l'accès à la couverture santé, renforcer le contrôle du port d'armes et réguler plus strictement les forages pétroliers, selon Politico*. Il n'a jamais obtenu plus de 1% d'intentions de vote en moyenne, au niveau national.
Deval Patrick. Ancien membre de l'administration Clinton, Deval Patrick, 63 ans, a annoncé son abandon mercredi 12 février. Ce proche de Barack Obama est devenu en 2006 le deuxième Afro-Américain élu au poste de gouverneur, dans le Massachusetts. Selon CNN*, ce modéré voulait réduire la dette étudiante, lutter contre le réchauffement climatique et jugeait "sadique" la politique de Donald Trump sur l'immigration. Entré tardivement dans la campagne, il était crédité de moins de 1% des intentions de vote en moyenne, au niveau national.
Tom Steyer. Le milliardaire de 62 ans, donateur de longue date du camp démocrate, est connu pour son activisme sur les questions environnementales et en faveur de la destitution de Donald Trump, rappelle le New York Times*. Il militait* pour un impôt sur la fortune des plus riches et avait présenté un ambitieux programme contre la crise climatique. Il est arrivé troisième en Caroline du Sud, mais n'a jamais dépassé les 2% d'intentions de vote en moyenne, au niveau national. Il a jeté l'éponge samedi 29 février.
Pete Buttigieg. Ce modéré au profil atypique, ancien maire de la quatrième plus grande ville d'Indiana, était le plus jeune candidat à la présidentielle de l'histoire américaine et le premier ouvertement homosexuel. Il soutenait l'idée d'une assurance santé universelle, sans aller jusqu'à proposer qu'elle soit intégralement financée par l'Etat fédéral, relève le Washington Post*. Il était en revanche favorable au projet d'un "Green New Deal" et à un contrôle plus strict des armes à feu. Après avoir créé la surprise dans l'Iowa et remporté 26 délégués, Pete Buttigieg a annoncé la suspension de sa campagne dimanche 1er mars.
Amy Klobuchar. La sénatrice du Minnesota est avocate et ancienne procureure. Modérée, elle avait présenté un plan de 100 milliards de dollars pour lutter contre l'addiction à l'alcool et aux drogues, voulait réduire le coût des médicaments et s'attaquer à la crise des opioïdes, note le New York Times*. Créditée de 6% des intentions de vote en moyenne au niveau national, elle avait remporté un délégué dans l'Iowa et six dans le New Hampshire. Elle a jeté l'éponge lundi 2 mars, à la veille du Super Tuesday.
Michael Bloomberg. Démocrate, puis républicain, puis indépendant et finalement de nouveau démocrate, l'ancien maire de New York, âgé de 78 ans, avait décidé d'ignorer les premiers scrutins des primaires, pour concentrer ses efforts sur les plus gros Etats, pourvoyeurs de plus de délégués. Pari raté pour le milliardaire, patron du groupe Bloomberg, qui n'a pas réussi son "Super Tuesday", malgré plus de 500 millions de dollars dépensés en clips de campagne. Ce candidat représentant l'aile conservatrice du parti a estimé, mercredi 4 mars, que Joe Biden était désormais le mieux placé pour battre Donald Trump.
* Tous les liens signalés par un astérisque renvoient vers des articles en anglais.
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