Reportage Présidentielle américaine : en parlant de contrôle et non d'interdiction des armes à feu, Kamala Harris veut courtiser un nouvel électorat

La candidate met de plus en plus en avant le thème du contrôle des armes à feu dans sa campagne, alors que les tueries de masse se succèdent aux États-Unis. Dans le pays, 400 millions d’armes circulent, soit plus que d’habitants.
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine, Kamala Harris, le 27 septembre 2024 à Douglas (Arizona). (REBECCA NOBLE / AFP)

Aux États-Unis, où la campagne présidentielle bat son plein, les deux candidats cherchent à courtiser la moindre voix. Avec la lutte contre l’inflation et l’avortement, le port d’armes reste un des marqueurs forts du programme de Donald Trump. Le deuxième amendement de la Constitution américaine autorise le port d’armes. Mais alors que les tueries de masse se succèdent dans les écoles et les lieux publics, dans le camp démocrate représenté par Kamala Harris, la question n’est plus de savoir s’il faut les interdire, mais comment les contrôler.

Le 4 septembre, au lycée Apalachee de Winder, une zone rurale en plein cœur de la Géorgie, un garçon de 14 ans ouvre le feu et tue quatre personnes. Ce jour-là, Tiffany Johnstone s’est figée. "J'ai trois jeunes enfants qui fréquentent l'école publique et moi, je suis une de ces mères qui angoisse de savoir si mes enfants vont bien rentrer à la maison aujourd'hui, raconte-t-elle. Un homme a acheté une arme à feu pour son fils malade mental en guise de cadeau de Noël, un garçon de 14 ans."

"J'ai des garçons de 14 ans à la maison. Et je ne leur aurais jamais acheté même un pistolet en plastique comme jouet, parce que c’est un vrai problème !"

Tiffany Johnstone, mère de famille

à franceinfo

Cette démocrate convaincue est venue écouter Mark Kelly, le sénateur de l’Arizona. Sur l’estrade de l’église évangélique de Lawrenceville, il est aux côtés de sa femme qui marche, parle avec difficulté. Son bras est inerte. Gabby Giffords a reçu une balle en pleine tête lors d’une tuerie de masse de Tucson en 2011. "Dans la plupart des États, les failles du système de vérification des antécédents sont énormes. C’est ce qui permet aux personnes qui ne devraient pas avoir d'armes à feu de s'en procurer facilement."

Contrôle et non interdiction

Le couple est un des symboles du contrôle des armes aux États-Unis. Contrôle certes, mais pas interdiction. Comme Kamala Harris qui a révélé posséder elle-même une arme, un élément qu’elle met de plus en plus en avant dans la campagne : "Ça fait trop longtemps que quand on parle de violence armée, certains vous poussent à faire un choix qui n’en est pas un, en disant : soit vous êtes pour le deuxième amendement, soit vous voulez retirer les armes à tout le monde."

"Je suis pour le deuxième amendement ET pour l’interdiction des armes d’assauts, pour la vérification absolue des antécédents de chacun et pour une législation sur les signaux d’alerte."

Kamala Harris

La nuance compte aux États-Unis, où 400 millions d’armes circulent, soit plus que d’habitants. Presque un Américain sur trois en possède au moins une, un électorat où Kamala Harris peut ainsi espérer trouver des voix.

Kamala Harris et le contrôle des armes aux Etats-Unis : reportage de Claude Guibal

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