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«Shutdown» : l’ouverture de la pêche au crabe en Alaska dans l’impasse

La saison du crabe royal en Alaska devait ouvrir le 15 octobre à condition que l’Office fédéral de la Pêche des Etats-Unis en valide la date et distribue les permis aux pêcheurs. Mais en raison du «shutdown», qui prévaut depuis plus de deux semaines aux Etats-Unis, ce service est fermé… Et le temps presse. Car cette pêche difficile ne dure que trois mois.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La pêche au crabe royal en Alaska (2010). (KOBAL / THE PICTURE DESK)

Il s’agit de l’un des métiers les plus meurtriers, mais aussi de l’un des plus lucratifs. Aussi, la mise en congés forcés des gestionnaires de pêche, due au blocage des administrations américaines, ne fait pas les affaires des pêcheurs, comme le précisait le 10 octobre 2013 le Seattle Times.
 
Quelque 80 bateaux se partagent les quotas de crabes rouges royaux de la baie de Bristol ou de crabes des neiges de la mer de Béring. La plupart attendent le feu vert des autorités en mouillant au large des îles Aléoutiennes ou naviguent déjà vers les lieux de pêche. Il faut dire que la moitié des prises partent sur le marché japonais pour les fêtes du Nouvel an. En 2013, si la saison se déroule normalement, le crabe royal devrait atteindre autour des 32 dollars le kilo (jusqu’à 80 dollars au détail), précise encore le journal.
 
Les enjeux économiques sont, on le voit, de taille : plus de 200 millions de dollars reviendraient aux seuls pêcheurs, qui travaillent dans des conditions périlleuses (remonter des casiers pesant jusqu’à 300 kilos dans des vagues de parfois 12 mètres)…

Requête de Suzan DelBene pour les pêcheurs de crabes


Les recettes des ventes comptent pour moins de 10% des 4,6 milliards de dollars que génère l'industrie de la pêche en Alaska, dominée notamment par le saumon (à voir Jackpot en Alaska, un reportage de Thalassa, le 18 octobre, sur cette thématique), le colin d'Alaska ou la morue du Pacifique. Selon un rapport, cette industrie pèse 34.000 emplois et 1,9 milliard de dollars en salaires dans l'Etat de Washington, qui en est le premier bénéficiaire.

Pour Jake Jacobsen, le directeur d’une coopérative de pêcheurs de crabes basée à Seattle, il n’y aura pas de perte si l’ouverture de la pêche n’est repoussée que de quelques jours. Mais si les bateaux sont bloqués jusqu’à fin octobre, les marchés japonais ne seront pas alimentés à temps.
 
La solution ? La correspondante à Washington du Seattle Times, Kyung Song (@KyungMSong), l’a sans doute trouvée. Dans un tweet, elle précise que «le département du Commerce a le pouvoir de rappeler les travailleurs mis en congé pour qu’ils délivrent des permis pour la saison du crabe.»
 
Une solution qui devrait satisfaire tout le monde, à commencer par le capitaine Keith Colburn (@crabwizard), accessoirement star de la téléréalité dans l’émission de Discovery Channel Péril en haute mer qui s'insurge sur twitter : «Nous ne voulons pas que le crabe russe supplante le crabe d’Alaska ni au Japon ni chez nous.»

La pêche au crabe royal est considérée comme très dangereuse. En témoigne cette photo. (KOBAL / THE PICTURE DESK)

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