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Terrorisme: les Etats-Unis maintiennent 650 000 personnes sous surveillance

40% des personnes suspectées de terrorisme par les Etats-Unis n’ont aucune affiliation terroriste connue. C’est l'un des enseignements de l’analyse de la «watchlist» américaine, passée au crible par le magazine américain en ligne The Intercept.
Article rédigé par Titouan Lemoine
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sur les 650 000 personnes surveillées par le gouvernement américain, 280 000 n'ont aucune affiliation connue avec un groupe terroriste. (JEWEL SAMAD / AFP)

«Si tout est du terrorisme, rien n’est du terrorisme», selon David Gomez, un ancien agent du FBI cité par The Intercept qui ajoute «on est en train de perdre le contrôle de la watchlist». Une chose est sûre, sous l’administration Obama, la «liste de surveillance» («Terrorist Screening Database» ou TSDB, un document partagé par toutes les forces de l'ordre et les agences de renseignement américaines) s’est considérablement accrue et recense aujourd’hui près de 650 000 personnes, plus que sous l’ère Bush.
 
La watchlist en chiffres
Parmi elles, 280 000 personnes, 40% de la liste, sont surveillées malgré l’absence de liens connus avec une organisation terroriste. Le reste se base sur des liens soupçonnés avec al-Qaïda en Irak (73 000 personnes surveillées), les talibans (63 000 personnes), al-Qaïda (50 000 personnes), le Hamas (21 000 personnes), le Hezbollah (21 000 personnes) et une nébuleuse d’autre groupes (environ 140 000 personnes).

Le gouvernement américain édite sa liste au rythme de 900 noms par jour. La CIA y contribue pour 45%, la DIA (le renseignement militaire) pour 39%, la NSA pour 11% et le FBI pour 5%. Il y a un mois, le même The Intecept révélait les conditions nécessaires pour placer un individu sur la TSDB. Nul besoin de «preuves irréfutables» ou de «faits concrets», une simple «suspicion raisonnable» est suffisante pour qu'un agent ajoute un nom. Depuis 2010, 430 000 personnes ont été ajoutées à la liste et seulement 50 000 en ont été retirés.
 
Dans le même temps la «no-fly list» de l’administration américaine (qui interdit les personnes fichées de prendre un avion depuis ou vers les Etats-Unis) a plus que décuplé depuis l’arrivée au pouvoir d’Obama en 2005. Elle a atteint cette année un record de 47 000 personnes inscrites.
 
Une nouvelle taupe dans le renseignement américain ?
Le gouvernement américain craint une nouvelle affaire Snowden après les révélations de The Intercept. Les documents officiels utilisés par le site internet pour étayer son article, qu’ils attribuent à «une source à l’intérieur du renseignement américain» ont été générés après que l’ancien technicien de la NSA a entamé son périple vers la Russie. Toutefois, leur niveau de classification est inférieur aux documents qu’avait pu fournir Edward Snowden.

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