"Je suis un mec brisé" : l'homme qui a volé un avion à Seattle avant de s'écraser s'est confié aux aiguilleurs du ciel
Dans son dialogue avec la tour de contrôle, l'homme s'est montré parfois confus, parfois calme. Il a notamment avoué : "J'ai quelques boulons mal vissés, j'imagine."
Le mécanicien "suicidaire" qui a volé un bimoteur, vendredi 10 août, a communiqué avec les aiguilleurs du ciel avant de s'écraser dans la baie de Seattle (ouest des Etats-Unis). Il est apparu tour à tour surexcité, confus, calme et honnête dans sa conversation avec la tour de contrôle.
L'homme de 29 ans, identifié comme "Rich" ou "Richard", a fait décoller l'appareil, dans lequel ne se trouvait aucun autre passager, de l'aéroport de Seattle-Tacoma. Il est mort quand l'avion s'est écrasé au bout de 90 minutes de vol, après avoir effectué quelques figures acrobatiques. Les services du shérif l'ont rapidement qualifié de "suicidaire". Un enregistrement audio de sa conversation avec les aiguilleurs du ciel brosse un portrait complexe.
"J'ai quelques boulons mal vissés"
"Rich" dit d'abord d'un ton neutre qu'il a mis assez de carburant dans l'avion "pour aller voir les montagnes olympiques" (massif montagneux situé dans l'Etat de Washington près de la frontière canadienne), selon cet enregistrement audio publié par le quotidien Seattle Times. Il s'inquiète ensuite du fait que le carburant ait été consommé "plus vite que je ne pensais", pendant que la tour de contrôle tente avec ménagement de le faire atterrir sur une base militaire voisine.
"Oh la la", répond "Rich". "Ces mecs vont me faire passer un mauvais quart d'heure si j'essaie d'atterrir là-bas... Ils ont sûrement [des défenses] anti-aériennes". "Ils n'ont rien de tout ça", lui assure le contrôleur aérien.
On est juste en train d'essayer de vous trouver un endroit où atterrir en toute sécurité.
Contrôleur aérien
"Je ne suis pas encore tout à fait prêt à le ramener sur terre", dit le pilote en référence au bimoteur. "Ça mérite probablement la prison à vie, hein ?", demande-t-il. "J'espère que oui, pour un mec comme moi." Et le contrôleur aérien lui répond : "Oh Richard, (...) On ne va pas s'inquiéter de ça ou y penser."
Un peu plus tard, le mécanicien se confie : "Il y a beaucoup de gens qui se soucient de moi. Ça va les décevoir de savoir que j'ai fait ça. Je voudrais m'excuser auprès de chacun d'eux. [Je suis] juste un mec brisé, j'ai quelques boulons mal vissés, j'imagine. Je ne l'avais jamais vraiment su, jusqu'à maintenant."
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