USA : La Chambre des Représentants rejette le plan Paulson
Proposé le 20 septembre par l'administration Bush, le plan au du secrétaire au Trésor Henry Paulson devait autoriser le département du Trésor à dépenser 700 milliards de dollars pour racheter les actifs douteux des banques en difficulté du fait de la crise immobilière.
Face aux déséquilibres des comptes des institutions financières qui déstabilisent l'ensemble du système financière et bancaire, l’administration Bush avait souligné que des mesures urgentes étaient nécessaires pour éviter une catastrophe économique. "Chaque membre du Congrès et chaque Américain doivent avoir à l'esprit que le vote de ce texte de loi est destiné à éviter des dommages économiques à vous et la communauté", avait ainsi déclaré le président Bush lors d'une allocution, avant que le vote du Congrès, loin d’être acquis, ne tranche sur la question.
"Non" à un plan impopulaire
Mais malgré l'appel pressant du président américain, la Chambre des Représentants a rejeté ce plan de sauvetage, par 228 voix contre 205. Les votes négatifs ont été émis par 133 républicains et 95 démocrates, a annoncé le secrétariat de la Chambre. Nombre de parlementaires, qui cherchent à se faire réélire lors des élections du 4 novembre prochain, craignent en effet un vote sanction de leurs propres électeurs en cas de feu vert donné à ce plan, qui parce qu’il prévoit de faire largement appel à l'argent du contribuable, est devenu très impopulaire dans l'opinion. Ce qui n'a pas empêché 140 démocrates et 65 républicains de voter en faveur du texte malgré tout.
Bush déçu, Obama confiant
Le président George W. Bush s'est dit "très déçu" par ce vote et a promis de s'attaquer "de front" avec ses conseillers économiques à la crise financière américaine. Le Trésor américain est lui déterminé à utiliser "tous les moyens à sa disposition" pour protéger l'économie américaine, a déclaré un de ses porte-parole.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré qu'elle était prête à oeuvrer au-delà des clivages politiques pour faire adopter le plan de sauvetage du secteur financier.
Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama a quant à lui exprimé sa confiance après ce premier rejet du plan, estimant qu'il pouvait encore être adopté par le Congrès. Il a par ailleurs appelé les marchés au calme.
Selon CNBC et le New York Times, les leaders de la Chambre américaine des Représentants envisagent de voter à nouveau sur le plan de sauvetage du secteur financier. Un vote qui ne devrait cependant pas avoir lieu avant jeudi, au plus tôt, a déclaré un parlementaire.
Cécile Mimaut, avec agences
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