Au Chili, le pape François rencontre des victimes d'abus sexuels par des prêtres
Le souverain pontife était très attendu sur cette question dans ce pays d'Amérique latine où des scandales de pédophilie ont touché l'Eglise catholique.
Le pape François a tenté de réconcilier la société chilienne avec l'Eglise catholique. Cette dernière est en chute libre au Chili après des scandales de pédophilie impliquant plusieurs prêtres. Lors de sa visite dans le pays, le chef des catholiques a rencontré en privé un petit groupe de victimes d'abus sexuels, mardi 16 janvier.
"La rencontre [avec les victimes] s'est déroulée dans un cadre strictement privé" et "personne n'était présent (...) pour qu'elles puissent raconter leurs souffrances au pape François, qui les a écoutées et a prié pour elles", a commenté le porte-parole du Saint-Siège, Greg Burke. Cette rencontre, hors du programme officiel du pape au Chili, était très attendue par l'opinion publique chilienne, horrifiée par une série de scandales qui ont impliqué environ 80 membres du clergé chilien ces dernières années.
Le pape exprime sa "douleur" et sa "honte"
Dans une cathédrale bondée de la capitale Santiago, le Saint Père s'était adressé sur un ton didactique à des prêtres, religieuses, consacrés et séminaristes sur ce thème. "Je connais la douleur qu'ont provoquée les cas d'abus commis sur des mineurs et je suis de très près ce que l'on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal", leur a-t-il dit.
Je ne peux m'empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l'Eglise.
le pape FrançoisAFP
Le pape François a évoqué la douleur des victimes et de leurs familles "qui ont vu trahie la confiance qu'elles avaient placée dans les ministres de l'Eglise". Mais il a tenu également à parler de "la souffrance des communautés ecclésiales" sous le coup d'une "suspicion" générale. "Je sais que parfois vous avez essuyé des insultes dans le métro ou en marchant dans la rue", a-t-il noté, en appelant les hommes et les femmes d'Eglise à "avoir le courage de demander pardon".
La journée a également été marquée par des manifestations contre la visite du pape. Les forces anti-émeute ont dispersé le cortège de plusieurs centaines de personnes à l'aide de canons à eau. "François complice de crimes pédophiles", pouvait-on lire sur une des banderoles déployée à un balcon. Pour les victimes, demander pardon "n'est pas suffisant". "Nous avons besoin d'actes concrets que le pape ne prend pas au sein de l'Eglise chilienne", a réagi le porte-parole de l'association des laïcs d'Osorno.
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