Avant les excuses du pape au Canada, les attentes des communautés autochtones : "Je ne sais pas si c'est sincère"
Au Canada, les membres des Premières nations oscillent entre espoir et scepticisme avant la venue du pape François. Le chef des catholiques vient demander pardon pour les sévices qu'ils ont subi.
Ces derniers jours au Canada, les familles autochtones sont nombreuses à venir en pélerinage à la basique Sainte-Anne, près de Québec, une sainte considérée comme la patronne de cette communauté. Le jeudi 28 juillet, le pape François y tiendra justement une messe, et ce sera l'occasion pour lui de présenter ses excuses pour les sévices que l'Eglise a fait subir aux Premières nations, le nom donné à l'ensemble des peuples autochtones outre-atlantique.
Le chef des catholiques arrivera dimanche au Canada, pour une visite de cinq jours. Le souverain pontife se rend d’abord dans l’ouest du pays avant de passer deux jours dans la ville de Québec, puis dans le Grand Nord chez les Inuits.
Entre espoir et réticence
Cette visite se veut une main tendue vers des centaines de milliers d’autochtones qui ont souffert d’une scolarisation forcée dans des pensionnats religieux pendant 150 ans où ils ont subi de nombreux sévices. Pendant l'été 2021, les restes de plusieurs centaines de personnes ont été retrouvées dans des charniers liés à ces instituts catholiques.
Alors, chez les membres des Premières nations, les attentes sont importantes. "J'espère que ce pardon, cette réconciliation va se répandre dans nos communautés", décrit Yvette Vachon, de la nation innue.
"Les autochtones vont prendre beaucoup plus de place, ça va amener un changement, un gros changement."
Yvette Vachonà franceinfo
Pour une autre croyante, ces excuses auront quasiment un rôle thérapeutique pour les victimes : "Ça va aider beaucoup de ces personnes-là qui étaient au pensionnat d’essayer d’oublier."
Mais Suzanne se montre plus sceptique : "J’ai comme une petite réticence, je ne sais pas si c’est sincère." Comme cette Innue, une partie de la communauté autochtone doute de l'efficacité de cette demande de pardon du chef de l'Eglise, car elle arrive bien tard pour les victimes.
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