Emmanuel Macron a-t-il reçu des Vénézuéliens "d'extrême droite", comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon ?
Le chef de l'État a reçu mardi à l'Élysée trois représentants de l'opposition vénézuélienne, qualifiés par Jean-Luc Mélenchon de membres de l'extrême droite.
C'est par un tweet que Jean-Luc Mélenchon interpelle le chef de l'État, ce mercredi 4 avril : "Inadmissible réception de l'extrême droite du Venezuela à l'Élysée" écrit le leader de la France insoumise, qui parle d'une "impudente leçon de démocratie". Au centre de cette colère, la réception à l'Élysée de trois personnalités vénézuéliennes. Qu'en est-il réellement ?
Inadmissible réception de l'extrême droite du Venezuela à l'Élysée. Impudente leçon de démocratie donnée par un pays en pleine crise d'autoritarisme.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 4 avril 2018
Pour Paula Vásquez Lezama, du CNRS, ces opposants n'appartiennent pas à une droite dure : "Ce n'est pas l'extrême droite ! Cette qualification cherche à biaiser par l'idéologie un débat qui est très important : comment le Venezuela est-il arrivé à une situation pareille ?"
L'État vénézuélien a complètement perdu le contrôle de ce qui se passe à l'intérieur de ses frontières.
Paula Vásquez Lezamaà franceinfo
Ces trois opposants au régime de Nicolas Maduro font actuellement une tournée européenne, ils sont reçus par plusieurs gouvernements. Il s'agit de l'ancien maire de Caracas Antonio Ledezma, l'ancien président de l'Assemblée nationale du Venezuela Julio Borges, et Carlos Vecchio, coordinateur politique du parti Voluntad Popular.
Un acteur de la répression ?
L'ancien maire de Caracas est particulièrement visé par Jean-Luc Mélenchon. Quelques heures avant son propre tweet, le député Insoumis a relayé le message d'un universitaire vénézuélien, Temir Porras (ancien conseiller d'Hugo Chavez et Nicolas Maduro) à propos d'Antonio Ledezma, qu'il accuse d'avoir "commandité l'assassinat" d'un étudiant en 1989. Antonio Ledezma conteste cette accusation.
Le 4 Avril 1989, Gonzalo Jaurena, étudiant de 21 ans en École d'ingénieur était enlevé, puis assassiné à bout portant dans une geôle de la Police de Caracas. Le commanditaire et protecteur de l'assassin est l'homme à votre gauche sur la photo, @EmmanuelMacron pic.twitter.com/CBAEb5aK1P
— Temir Porras (@temirporras) 3 avril 2018
Du côté de l'Élysée, on rapporte qu'Emmanuel Macron "a exprimé sa profonde préoccupation à l'égard de la crise politique, économique et humanitaire au Venezuela". "Il a déploré les atteintes répétées à l'État de droit et aux droits de l'Homme et a rappelé que les conditions d'organisation des élections présidentielles au Venezuela, le 20 mai, ne permettaient pas, en l'état, un scrutin juste, libre et transparent", selon un communiqué.
Une ligne proche de la position défendue par les trois personnalités vénézuéliennes, qui appellent la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats de cette prochaine présidentielle, qu'ils boycottent car ils la jugent "frauduleuse".
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