Reportage "On a tous peur, on doit sortir malgré tout" : au Venezuela, des manifestants dans la rue pour contester la réélection de Maduro

Nicolas Maduro doit être réinvesti pour un troisième mandat à la tête du pays. L'opposition revendique pourtant la victoire et réclame le retour de son candidat en exil.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des manifestants dans la rue à Caracas, au Venezuela, pour contester l'investiture du président sortant Nicolas Maduro. (Jonathan Lanza / NurPhoto / NurPhoto via AFP)

Les Vénézuéliens sont de nouveau descendus dans la rue jeudi 9 janvier, à la veille de la prise de fonction de Nicolas Maduro, dont la réélection est contestée. Le président sortant, fort du soutien de l'armée et d'une administration aux ordres, doit prêter serment vendredi pour un troisième mandat de six ans, malgré les accusations de fraude de l'opposition, un isolement sur la scène internationale et une situation économique épineuse.

L'opposition s'est ainsi réunie à l'appel de la dirigeante Maria Corina Machado, pour exiger que son candidat, qui revendique la victoire à la présidentielle, soit le prochain chef d'État vénézuélien. Malgré la répression de ces derniers mois, les arrestations arbitraires et la militarisation de la ville, ils étaient plusieurs centaines à s'être réunis dans l'est de Caracas, à l'appel de Maria Corina Machado, comme Barbara. "On a tous peur, on doit sortir malgré tout, on ne va pas rester chez nous apeurés", confie-t-elle.

"Dans la rue tous les jours"

Alors que Nicolas Maduro s'apprête à enfiler l'écharpe présidentielle une troisième fois, sans que les preuves de sa victoire n'aient été rendues publiques, les partisans de l'opposition continuent à croire en une autre issue. "Ce gouvernement va tomber, et on y travaille ! Peut-être pas demain, mais bientôt, et on va se charger d'être dans les rues tous les jours", lance un manifestant.

Mais difficile d'imaginer un retour pour Edmundo Gonzalez, le candidat qui revendique la victoire et a quitté le Venezuela en septembre. Quant à Maria Corina Machado, la cheffe de file des opposants, cette dernière a été applaudie à tout rompre alors qu'elle n'avait pas été vue en public depuis août dernier et vit dans la clandestinité. Une prudence justifiée au regard de sa violente interpellation jeudi, à la fin de la manifestation. Si Maria Corina Machado a bien été relâchée, les autorités vénézuéliennes ont démenti toute arrestation.

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