Investiture de Nicolas Maduro : l'opposition dans la rue se bat toujours pour son candidat en exil
Nicolas Maduro, depuis l'élection très contestée du mois de juillet 2024, s'est attaché à réprimer toutes voix dissidentes. Alors qu'il doit être investi vendredi 10 janvier 2025, il n'est pas tout à fait parvenu à écraser l'opposition. L'image de jeudi 9 janvier, montrant la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado acclamée par la foule dans les rues de Caracas, en est un bel exemple.
Une opposante héroïque sur place
Maria Corina Machado avait été empêchée de se présenter à la présidentielle et a refusé depuis, malgré les risques de quitter le pays. Elle vit dans la clandestinité et pour la première fois depuis fin août, l'opposante est apparue jeudi 9 janvier en public, très émue, sur un camion vêtue de blanc, drapeau vénézuélien à la main. "Quoi qu'il fasse, dit-elle en désignant le régime chaviste, ils finiront par s'enterrer eux-mêmes." Comme elle en a l'habitude, l'opposante a ensuite pris la fuite à moto. Mais elle a été renversée, détenue de force pendant quelques heures, puis relâchée. Elle a dit plus tard, sur le réseau X, être en lieu sûr et "plus que jamais déterminée à continuer".
L'opposition du pays revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez, lors de la présidentielle de juillet 2024. Nicolas Maduro a été officiellement proclamé vainqueur - avec 52% des voix - mais les autorités n'ont jamais publié les procès-verbaux. Elles affirment avoir été victimes d'un piratage informatique.
Un président non reconnu qui se bat depuis son exil
L'opposition, elle, en revanche, assure avoir gagné haut la main avec 67% des voix. Son vainqueur, l'ancien diplomate Edmundo Gonzalez, qui a fui le pays, était cette semaine en tournée diplomatique. Il est passé par la Maison-Blanche et par le Panama.
Le Panama a d'ailleurs fait la une cette semaine, après les propos expansionnistes de Donald Trump sur le canal. C'est dans ce pays que l'opposant a été mettre en lieu sûr, dans un coffre de la Banque nationale, les procès-verbaux qui prouveraient sa victoire.
Cet épisode a mis le président Maduro dans une colère noire : "J'aimerais que le président du Panama ait les couilles de défendre le canal de Panama, déclare-t-il. Que veut-il prouver en attaquant le Venezuela ? Vous êtes un lâche, président du Panama, et vous allez le payer. Quiconque s'en prend au Venezuela finit par le regretter et vous le regretterez."
Voilà, tout le monde est prévenu les pays voisins comme l'opposition. Pour cette journée d'investiture, Nicolas Maduro a déployé toute sa capacité de répression et d'intimidation. "Super-Moustache", comme le surnomme un dessin animé de la propagande, a aussi une main de fer.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.